L’ œuvre présentée s’inscrit dans la série des «Bandes verticales»
Acrylique sur toile froissée et pliée sans chassis
Datée 1983, cachet de l’atelier Claire Pichaud au dos
Dimensions 225 X 245 cm
Un travail qui rejoint des expériences des artistes du groupe "Supports-Surfaces"*
* Ce mouvement, regroupe à ses débuts des artistes (1) originaires du sud de la France. Le musée d’art moderne de la ville de Paris accueille, en 1969, sur invitation de Pierre Gaudibert, leurs expériences.
Plus tard, ils exposeront principalement hors les murs des musées.
Ces artistes remettent en question les moyens picturaux traditionnels, interrogent la peinture – le tableau n’a pas à délivrer de message et ne représente rien d’autre que sa propre réalité matérielle : toile, pigment et forme – et le processus de création.
Ils élaborent une diversité de de techniques d’application de la couleur et du geste. Utilisation des tampons, des empreintes, techniques de pliage, trempage. De nombreux outils sont utilisés : pochoirs, éponges, ciseaux, bâtons, pistolets.… Ils peignent des motifs répétitifs, des aplats de couleurs aux formes aléatoires et affectionnent les très grands formats. La couleur déborde de la toile pour atteindre le cadre et casse ainsi le rapport classique support-surface.
Les œuvres bicolores ou monochromes nettes, posées au sol, sont peintes au pinceau ou vaporisées au pistolet. La toile peut aussi être teinte plutôt que peinte, la couleur l’imprègne, la traverse.
Porteur d’une forte radicalité, le mouvement «Supports-Surfaces» incarne dans la seconde moitié des années 60, à l’instar du Land Art américain ou de l’Arte Povera en Italie, l’une des dernières avant-gardes contemporaines et a fortement marqué le paysage artistique français et les écoles d’art.
En 1971 le groupe s’agrandit. Des dissensions idéologiques en 1972 aboutissent à des scissions.
(1) (1) les artistes fondateurs du mouvement support surface
Louis Cane, Marc Devade, Daniel Dezeuze, Patrick Saytour, André Valensi et Claude Viallat (actif dès 1966)