Couvercle emboîté, à prise en pontet.
Biberon courbé.
Anse ballante sur des oreilles déportées.
Sur une face : décor gravé et repoussé d’ailes et de tiges florales nouées.
L’autre face présente un rare décor, inédit jusqu’à ce jour, avec dans un cartouche entouré de palmes, à droite deux marteaux différents séparés par une règle graduée, à gauche un évêque mitré tenant d’une main sa crosse épiscopale, et de l’autre, un marteau.
De toute évidence, il s’agit là de St ÉLOI, habile orfèvre, évêque de NOYON en 640, et fidèle trésorier du roi DAGOBERT. Pas uniquement célèbre par une chanson de corps de garde, St ÉLOI jouit surtout du statut de patron des orfèvres, mais aussi des forgerons, des maréchaux-ferrants, et autres artisans travaillant les métaux : dinandiers, chaudronniers…
Le cartouche est flanqué à droite du dieu HERMÈS coiffé du pétase ailé et revêtu de la chlamyde. Il tient d’une main le caducée et brandit de l’autre, un serpent.
Par contre, ici, il garde les pieds nus, alors que dans ses récits, HOMÈRE lui fait porter des sandales d’or. Les poètes postérieurs, le chaussèrent de talonnières, comme le MERCURE des Latins. Ce dieu, entre-autres, initiateur des sciences et des arts, fait ici par sa présence, allusion à la transmutation des métaux attribuée à HERMÈS TRISMÉGISTE, le THOT des Égyptiens, premier des alchimistes.
À gauche du cartouche, un personnage féminin, largement dépoitraillé et retroussé, bandit d’une main un serpent et de l’autre, une bourse ouverte se vidant de son contenu. Ce geste se retrouve parfois dans certaines représentations d’HERMÈS, qui sont d’ailleurs multiples. On peut voir là une allusion à l’établissement à PARIS, par St ÉLOI, d’un monastère de filles qui perdit progressivement son renom de chasteté et de sainteté. Le scandale de leurs mœurs relâchés, attira sur les pensionnaires, les censures ecclésiastiques et leur expulsion.
Indéniablement, l’artiste graveur avait une bonne connaissance de la vie de St ÉLOI et de la mythologie grecque. Cependant, plus que la présence d’ HERMÈS, à côté de St ÉLOI, celle d’HÉPHAÏSTOS, le dieu forgeron, aurait dû, normalement s’imposer.
Quant à l’usage de cette bouilloire au décor si particulier, tout porte à supposer sa présence lors de cérémonies ou de réunions communautaires de dinandiers.
Hauteur au couvercle : 18,5 cm.
Diamètre : 20 cm.
Époque : XVIIIe s.
Très bel état.
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