Paysage à la chaumière, 1884
21 x 27 cm
Mine de plomb et fusain sur papier brun, rehauts de craie blanche
Signé et daté en bas à gauche « J C C 84 »
Encadré, sous verre
dimensions avec le cadre : 29 x 35 cm
Charmant dessin, très bien conservé, signé par un peintre, graveur et dessinateur passionnant que l'histoire de l'art a tendance à délaisser. Jean-Charles Cazin était l'un des artistes les plus admirés de son temps, ses tableaux sont conservés dans les plus beaux musées.
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Les études sur Cazin soulignent le fait que sa pratique du dessin correspond le plus souvent à la constitution d'un répertoire de formes pour ses tableaux futurs. Ce ne sont pas véritablement des études préparatoires, mais des souvenirs dessinés qui pourront plus tard enrichir les compositions peintes : la « mémoire pittoresque ». Cette façon d'aborder les arts graphiques est un héritage des années 1862-1863 durant lesquelles Cazin était l'élève d'Horace Lecoq de Boisbaudran, professeur d'autres artistes de cette époque tels que Léon Lhermitte, Henri Fantin-Latour, Auguste Rodin et Alphonse Legros.
Entre 1884 et 1888, Jean-Charles Cazin a beaucoup voyagé, principalement vers le Nord de l'Europe et a rapporté plusieurs dessins. Sur le chemin des Pays-Bas, ce dessin de 1884 évoque notamment le Paysage aux trois chaumières, gravure à l'eau-forte de 1640 par le maître absolu, Rembrandt (voir le comparatif dans la galerie de photographies).
Plusieurs dessins de notre artiste sont conservés au Petit Palais et au cabinet des Arts graphiques du Louvre.
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Dans son étude sur Jean-Charles Cazin publiée en 1902, Léonce Bénédite évoque la sensibilité de l'artiste face aux paysages en ces mots : « Il prenait beaucoup de notes sur nature, des dessins à la mine de plomb et surtout au crayon noir ou au crayon lithographique, plus ou moins poussés, rarement jusqu'à l'effet, toujours très blonds, et tracés par petits traits parallèles avec des airs de préparation de graveur. » (p.59). « Comme paysagiste […] il chante, sur le mode mineur, une musique infiniment douce, aiguë et pénétrante, très simple et très subtile à la fois. C'est un voyant qui contemple, qui rêve et qui réfléchit. Il ne veut ni nous frapper ni nous convaincre, mais nous persuader et nous émouvoir. » (p.64)