La forme de cette dague est peu courante et évoquerait un travail plutôt de la seconde moitié du XVIIème siècle
LAME : C’est de toute évidence une lame ancienne. Elle est de forme hexagonale, solide, et présente sur chaque face des restes de gravure en partie effacées par l’usure.
A chaque extrémité d’un décor de 3 fines gorges en zigzag, on peut très nettement distinguer
Un poinçon en forme de fleur, et un autre constitué d’une sorte de croix allongée, dont le bas se divise en 2 branches, et qui est barrée de 2 traits horizontaux.
Cette marque en « croix à 2 branches et deux pattes » est très comparable à celle que l’on retrouve sur une épée conservée au musée du château de York, datée de 1612, d’origine germanique.
Cette épée du château d’York comporte également un marquage peu lisible qui peut être interprété comme une fleur, mais que l’usure rend beaucoup moins claire que sur notre exemplaire. (référence : dans « 1000 marks of European Blademakers » de Zygmunt S. Lenkiewicz )
La géométrie très régulière de la lame de cette dague et la patine homogène n’évoquent pas une lame d’épée recoupée, mais semblent plutôt correspondre à une forme d’origine.
Longueur de la lame =34 cm, Largeur près de la garde = 1.8 cm, épaisseur près de la garde = 0.5 cm
GARDE : Elle est en acier finement ciselé de motifs végétaux, et se termine par deux quillons. Au centre de la croix figure sur chaque face un personnage mais il est difficile de dire s’il s’agit de deux représentations légèrement différentes de la même personne ou de deux personnes différentes.
POMMEAU : Il présente le même type de travail que la garde, en acier ciselé à motifs végétaux, avec sur chaque face un homme qui semble vêtu d’un costume oriental, peut-être un personnage biblique…
FUSEE : Elle est en bois recouvert d’un filigrane de cuivre torsadé en chevrons, de belle qualité. Les viroles en couronnes tressées sont présentes et en parfait état.
En résumé, nous sommes ici face à une dague dont l’ancienneté de la lame ne fait aucun doute.
Il est possible, bien entendu, de penser que la poignée puisse être postérieure, comme cela arrive parfois. Cependant, la soie au niveau de la rivure du pommeau est ancienne et oxydée, et d’autre part le décor au niveau de la garde et du pommeau montrent bien une technique de gravure au poinçon et non un moulage de fonte : il n’y a pas de bulles ni aucune trace de moule. Donc même si la forme de cette dague est un peu inhabituelle, il serait exagéré de conclure d’emblée à un remontage, d’autant plus que le filigrane en cuivre est d’un travail particulièrement soigné.
Cette dague est de toute façon plaisante et son prix reste raisonnable.
Ref A2Y-2246