Représentée de trois quarts, à mi-corps, la tête tournée vers le spectateur, le visage serein esquissant un demi sourire.
Les cheveux blonds bouclés peignés sont réunis dans un chignon flottant à l’arrière. Malgré la sobriété du costume, un rang de perles joint par un ruban rouge agrémente sa coiffure.
Elle porte au cou une très large fraise de dentelle blanche, qui entoure sa tête et met en valeur la délicatesse de sa peau et son teint frais. Elle est vêtue d'un chemisier blanc, et par-dessus une robe de soie noire aux manches bouffantes et entrecoupées, sa taille très serrée contrastant avec l'amplitude de la fraise. L'échancrure de sa robe est ornée d'un élégant et sobre nœud en soie noire.
Doté d'un éclairage puissant, notre tableau déploie une palette réduite dominée par le blanc immaculé de la fraise et le noir de la robe, créant ainsi de forts contrastes et des zones d'ombre. Les touches de couleur rouge du ruban et des lèvres du modèle ressortent intensément sur ce fond monochrome.
Influence de Frans Pourbus est évidente dans ce portrait sobre par sa palette, mais riche par des nombreux détails du costume qui donnent de l'importance au modèle se détachant sur un fond gris-vert. Néanmoins la rigidité de posture et le caractère ostentatoire sont adoucis par une finesse et délicatesse d’exécution typiquement française. Cette sensibilité sans flatterie de notre artiste rend le modèle plus touchant et vivant.
Malgré un relatif manque d'information sur des portraitistes français du début du XVIIeme, nous pouvons tout de même nous rapprocher de Daniel Dumonstier, dessinateur français connu surtout pour ses œuvres remplies d'un fort réalisme psychologique.
Ecole Française, vers 1620-1630
Entourage de Daniel Dumonstier (1574–1646)
Huile sur toile,
Dimensions : h. 59 cm, l. 49 cm
Cadre en bois doré et sculpté à décor de feuilles de chêne et des glands, Dimensions encadré : h. 67 cm, l. 77 cm
Œuvre en rapport:
Une autre variante de ce portrait se trouve au musée de la ville de Saintes, cette version est plus raccourcie dans sa partie inferieure laissant la place à l'inscription du nom de modèle.
Marguerite d’Ornano, (? -1655, Grignan) fille d’Henri Francois d’Ornano, maréchal de France epouse Louis Gaucher de Castellane, comte de Grignan en 1628 et s’installe au château de Grignan, possession de son époux, où elle decede en 1655. De leur nombreuse progéniture, c’est François Jules de Castellane, comte de Grignan (1632-1714) qui aura la plus illustre descendance. Il épousera en troisièmes noces en 1669 Francois de Sevigné, marquise de Sevigné, fille de la célèbre épistolière Marie de Rabutin-Chantal.