Lorsque j’acquis sur un marché au petit matin ce tableau tout encrassé, avec un accident au centre qui fut depuis magnifiquement restauré sans pièce par l’Atelier Lafouresse, monté dans un simple cadre de papier maché, je pensais bien sûr au romantisme et bien évidemment à son plus illustre représentant: Delacroix.
Un nettoyage plus tard, il fallut bien me rendre à l’évidence que ce n’était pas lui, mais la justesse des mouvements, la qualité de la composition très enlevée sans reprises attestait qu’elle était l’œuvre d’un Maître.
Ce fut le sujet, tiré de La Genèse, traité maintes fois de Rembrandt à Chagall par les artistes qui, lors d’une recherche par image, me fit tomber sur la gravure correspondante tirée d’une bible illustrée de 1860. De là à penser qu’il s’agissait de la peinture fournie au graveur comme modèle, il n’y avait qu’un pas que je franchis allègrement sans toutefois pouvoir le certifier.
Cet éminent représentant des Nazaréens dans ses grandes compositions, a un métier plus fini, plus léché, mais il est plausible et logique que les premières études soient plus enlevées.
Avec un peu d’imagination (ou, en l’occurrence, les yeux de la foi), l’on distingue ce qui pourrait être une trace de signature à droite du pied de Jacob.
Comme je voulais absolument que le pied de Jacob et la main de l’Ange soient visibles, je l’ai monté dans un cadre un peu trop grand en largeur qui laisse voir un jour, défaut qui sera aisément corrigé par l’adjonction de deux baguettes sur les côtés.
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