Le travail de cette couturière n’est qu’un prétexte. Cette femme à l’ouvrage, consciencieuse et appliquée, au visage grave, est plongée dans une profonde réflexion, incitant le spectateur à faire de même.
Virginie Breton n’a eu de cesse que de défendre la cause féminine. Mariée à Adrien Demont, avec qui elle fait bâtir le fameux typhonium de Wissan, elle deviendra Présidente de l’Union des Femmes Peintres et Sculpteurs.
Notre artiste veut défendre la femme, en la représentant non comme un personnage de l’Histoire ou une attirante beauté, mais comme ce qu’elle est: un maillon indispensable d’une société à laquelle elle apporte les fruits de son travail, de sa pensée, et de son art.
Notre dessin n’est pas préparatoire à une toile mais semble plutôt être un exercice de style qui allie étude sur le vif et réminiscences classiques. S’il s’en dégage une certaine mélancolie, une forme de résignation, la force du trait induit aussi le courage et la lutte intérieure d’une femme confrontée aux duretés de la vie. Ce sont toutes ces émotions contradictoires qui s’emparent du modèle comme du spectateur attentif.