Biographie Auguste MOREAU (1834-1917)
Auguste MOREAU appartient à la famille Moreau, une dynastie de sculpteurs du XIX e et du début du XX e siècle. Il est le fils de Jean-Baptiste-Louis-Joseph Moreau et le frère cadet des sculpteurs Hippolyte Moreau et Mathurin Moreau.
Alors que ses parents tenaient un café-guinguette, Le Salon de Mars à Saint-Saulve, le jeune Auguste ne se distingue pas des enfants du village et est un écolier sans éclat. Il rencontre Auguste Meurice, un peintre décorateur de Valenciennes qui fréquente l'établissement de ses parents et se lie d'amitié avec lui. Par cette fréquentation, il fait la connaissance de plusieurs élèves de l'Academie de peinture de Valenciennes et vers 16 ans s'inscrit à l'Académie. Il suit les cours de Julien Poitier. Il exécute des portraits de son entourage et des villageois qu'il arrive à vendre, d'abord à des prix abordables puis de mieux en mieux et obtient quelques commandes de sujets religieux pour les églises de la région. Il se perfectionne par la pratique et devient un peintre local recherché. À partir de 1872, il envoie des toiles au Salon des arts valenciennois et est élu membre de la Société d'agriculture, sciences et arts de Valenciennes. En 1873, il fait son premier envoi au Salon de Paris ; il y sera ensuite présent presque chaque année mais n'y remportera aucun prix. Jusqu'en 1880, il signe ses toiles « Auguste Moreau », il adjoint ensuite le nom de sa femme « Deschanvres » pour éviter la confusion avec les homonymes. En 1902, il obtient une importante commande pour une série de portrait des archevêques de Cambrai1.
Il est nommé chevalier pontifical dans l'ordre de Saint-Grégoire-le-Grand, sans doute en reconnaissance des nombreux portraits qu'il fit des dignitaires de l'église catholique du Nord. Peintre de genre et portraitiste, Auguste Moreau-Deschanvres ne quitta jamais sa région natale où il avait trouvé tous ses motifs d'inspiration.
Peu de temps après sa mort, du 23 mars au 6 avril 1913, 150 toiles et dessins sont exposés dans son atelier et mis en vente.
Fonderie Susse Frères
Les deux frères Susse, Nicolas et Victor, commencèrent par commercialiser des petits bronzes dans leur papeterie du passage des Panoramas à Paris. On trouve trace de leur nouvelle activité de fondeurs d'art en 1839, ils éditent un petit catalogue de leur production. C'est leur premier contrat important avec un sculpteur de renom, James Pradier, qui lance en 1841 leur entreprise. En 1847, ils utilisent le procédé de réduction Collas-Sauvage qui permet la réalisation de petits bronzes d'ameublement, reproduisant des œuvres célèbres Sous le Second Empire, la maison prospère grâce à de nombreux artistes complétant son catalogue. Nicolas et Victor étant morts, c'est Albert Susse qui continue l'activité, s'appuyant sur deux magasins de vente dans Paris. Un troisième s'ouvrira dans les années 1900 au no 13 boulevard de la Madeleine. La maison Susse possède alors l'exclusivité d'artistes comme Pierre-Jules Mêne, Auguste Cain, Pierre-Nicolas Tourgueneff, Evgueni Alexandrovitch Lanceray, et édite également Louis-Ernest Barrias, Jules Dalou, Alexandre Falguière ou Mathurin Moreau. Susse frères édite également en marbre des œuvres de Jules Dalou de Jean-Baptiste Carpeaux.