Fin du XVIIe siècle
Vice-royauté du Pérou
Bandes de cuirs sur un cadre composé de lamelles de bois. Fermée par de simples liens de cuir, ses garnitures sont faites de bandes de cuir tendues formant des lames, des croix, des étoiles et diverses combinaisons des mêmes motifs géométriques. Cette technique semble dériver des sacs, valises et reliures de style espagnol, cousus sur la base de cuir lisse, de figures découpées ou de bandes de cuir ajourées avec différents motifs ornementaux.
Marque au fer au dos "CA".
Longueur 104 cm
Hauteur 35 cm
Largeur. 55 cm
Manques et accidents.
Provenance : anciennes collections du château de Saint-Chartier, Indre.
Exemplaire similaire présent au Musée des Ducs de Bretagne à Nantes. Le seul connu en Europe (avec le nôtre).
Sept malles similaires sont conservées à la Banca Central del Reserva del Peru à Lima.
UNE MALLE TAILLÉE POUR L'AVENTURE
Ce type de malle extrêmement rare était certainement fabriqué par un atelier espagnol de la Vice-Royauté du Pérou. D'une très grande solidité, leurs garnitures en cuir s’adaptent aux voyages les plus périlleux. Aujourd'hui, les rares exemplaires connus ressuscitent le souvenir de voyages épiques.
Ces malles sont utilisées tant par une élite espagnole à la conquête des Andes, que par les flibustiers et boucaniers français. Avec le développement de la piraterie aux Antilles, certains marins acceptent en 1664 l'autorité du roi Louis XIV. L'équipement se fait alors plus luxueux et doit s'adapter aux dangers de la flibuste en mer des Caraïbes. À mi-chemin entre le corsaire et le pirate, le flibustier mène une vie scabreuse. Les objets qui l'accompagnaient ont pour la plupart disparus. Les collections publiques françaises conservent toutefois une unique et exceptionnelle malle du XVIIe siècle, dite de "boucanier". Cet exemplaire similaire à notre malle est conservé au château des ducs de Bretagne à Nantes.