Ex-libris flamand de Jules Peeters (moderne). La page de titre et les 4 dernières planches sont restaurées. Rare édition originale, en latin, espagnol, français et flamand, d'une superbe suite de belles planches très finement gravées commémorant, dans des détails extraordinaires. Le cortège funèbre du 12 mars 1622 de l'archiduc Albert VII d'Autriche (1569-1621), souverain (avec sa femme Isabella Clara Eugenia, fille du roi Philippe II d'Espagne) des Pays-Bas. Un texte de 24 pages de description du défilé par Evricus Puteanus, faisant de ce livre un des œuvres les plus éminentes de l'âge d'or de la gravure sur cuivre flamande. L'ouvrage est particulièrement intéressant en donnant un instantané détaillé de la composition du cortège de toute la cour d'Albert II, qui défile à sa mort. Après avoir été archevêque de Tolède (1595-1598), Albert, fils de l'empereur Maximilien II, devint également gouverneur des Pays-Bas espagnols en 1596. En 1598, il épousa l'infante Isabella Clara Eugenia (1566-1633), la fille du roi Philippe II d'Espagne. Ensemble, ils régnèrent sur les Pays-Bas méridionaux en tant que souverains jusqu'à la mort d'Albert le 13 juillet 1621. Jacques Francquart (1577-1651) est un peintre flamand, architecte de cour et graveur né à Anvers. Il a voyagé pour étudier l'art en Italie et a été apprenti chez Rubens à son retour, il a également conçu le char de la procession mortuaire. Magnifique et rare livre de fête mortuaire illustré d'une page de titre remarquable par les squelettes qui l'ornent et complet de ses 64 planches qui décrivent le cortège funèbre gravées par Corneille Galle d'après les dessins de Jacques Francquart. Cornelius Galle est le plus célèbre graveur de la dynastie qui porte son nom, il a également travaillé avec Rubens, comme Francquart, et voyagé à Rome comme la plupart des artistes de cette époque. Galle est connu pour ses collaborations avec Rubens, mais il est aussi connu pour avoir gravé pour Plantin et pour Moretus. L'ouvrage est une galerie de portraits de la noblesse des Pays-Bas au XVIIème siècle et un extraordinaire témoignage sur le costume à cette époque. Cette pompe funèbre rappelle par beaucoup de détails la pompe funèbre de Charles III, (qui est d'un plus grand format avec un peu plus de planches). Ce qui est particulièrement frappant c'est que les deux cérémonies sont presque organisées dans le même ordre, et les gravures se ressemblent vraiment beaucoup, il est à parier que Corneille Galle a vu l'ouvrage de Charles III, ce qui est très possible puisque ces ouvrages de fêtes sont en fait à la fois des reportages, des journaux télévisés d'époque et surtout des instruments de propagande permettant de montrer l'importance d'un roi avec sa cour au sein de la noblesse de son époque.