Sans socle : Hauteur : 52 cm ; Largeur : 42 cm ; Profondeur : 12,5 cm
Cadran signé Polti Frères
Importante pendule philhellénique en bronze doré bruni et amati, délicatement ciselé, représentant sur la terrasse un couple élégamment vêtu « à la turque », et richement orné de rinceaux, de volutes et de fleurettes. Les pieds, ornés de feuilles d’eau, reposent sur un socle ovale en palissandre recouvert d’un globe.
Le thème de la pendule est issu de The Giaour, a fragment of a Turkish Tale, un poème anglais de Lord Byron édité en mai 1813 qui relate les amours contrariées d’un vénitien, le Giaour – terme par lequel les Turcs désignent les infidèles et particulièrement les chrétiens – et de Leila, une esclave appartenant au sérail d’Hassan, chef militaire d’une province turque. La trahison de Leila découverte, elle sera jetée à la mer et son amant la vengera en tuant Hassan, se réfugiant ensuite dans un monastère.
Symbole de prestige et de modernité, les pendules décoratives sont le reflet du goût de l’époque d’une bourgeoisie aisée et pouvant faire l’objet de cadeaux diplomatiques ou entre particuliers. Au-delà de l’aspect purement décoratif de tels objets, l’horlogerie au XIXe siècle s’inscrit dans un subtil mélange de références politiques, historiques et littéraires.
Ce mouvement philhellénique touchant l’Occident trouve un écho particulier en France, l’un des pays avec le Royaume-Uni et la Russie ayant soutenu les Grecs pendant leur guerre d’indépendance (1821-1830) pour se libérer de l’emprise de l’Empire Ottoman. De nombreuses pendules ont ainsi été réalisées, mettant en exergue le courage des combattants, célébrant les héros de cette guerre d’indépendance et exaltant le sentiment national ou s’inspirant de la littérature contemporaine évoquant ces évènements.
Oeuvre en relation :
Pendule Leila et le Giaour en bronze doré, H. : 58 cm. Reproduite dans Les heures du Philhellénisme, les pendules philhelléniques françaises, Stéphan Adler, Editions Olkos, Athènes, 2018, p.271