En 1901, Léon Bonnat le nomme « massier » de son atelier. Il lui fait en outre partager son admiration pour Delacroix, Ingres, Géricault et Goya,. Dès 1902, Jonas travaille également dans l’atelier d’Albert Maignan, avec qui il noue une amitié sincère.
A la même époque, il rencontre Harpignies qui manifeste rapidement de l’affection pour celui qu’il considère comme son protégé. Il saura développer en lui son attrait pour la nature, et l’incitera à peindre « sur le motif ».
En 1903, il s’installe au 3 de la rue Lecourbe, dans un atelier de plain-pied, il en utilise la vaste terrasse pour peindre en plein air. En 1904, il profite de ses séjours à Anzin et des vastes entrepôts de la distillerie pour peindre de grandes compositions, inspirées par la vie qui l’entoure. Un drame de la mine (« Les Consolations ») lui vaudra la médaille d’argent au Salon de 1905.
Trois autres prix, les prix Chenavard, Trémont et Stillmann, viennent l’encourager un peu plus. Second Grand Prix de Rome le 21 juillet 1905, il se distingue d’autant plus qu’il n’y eut pas de premier Grand Prix, cette année là…
Il obtient la médaille d’or au Salon de 1907 mais se trouve hors concours avec sa composition « Les marguilliers ». Une bourse de voyage accordée par le Ministère des Beaux-Arts lui est attribuée, qui lui permet de voyager de musée en musée à travers l’Europe. Le 2 mai 1908, il épouse Suzanne Bedorez, qui deviendra véritablement sa source d’inspiration.
Les galeries alors en vogue – Bernheim, Petit, etc. – le révèlent au public parisien. Il devient un portraitiste recherché qui ne craint toutefois pas de présenter aux expositions de grandes compositions, huile ou fusain : « Le tyran » et « La parade » (1910), « La cavalcade des incas » (1913). Pour « La consultation », présentée au Salon de 1911, le Conseil Supérieur des Beaux-Arts lui décerne le Prix National.
Cette même année 1911, il séjourne à Menton, dans une villa voisine de celle d’Harpignies. L’année suivante, il rejoint son vieux maître dans sa propriété de l’Yvonne, à Saint-Privé. Puis, il poursuit ses recherches sur Velasquez, Rembrandt et Frans Hals à Berlin, Kassel e surtout Dresde ; il séjourne à Vienne et à Prague. En 1914, il expose du 24 avril au 30 mai, 248 œuvres à la galerie Allard, 20 rue des Capucines, à Paris. Un besoin d’espace toujours grandissant incite Jonas à acquérir une maison Porte Dauphine, dont le dernier étage sera consacré à ses ateliers.
En 1919, à son retour à vie civile, il se lance dans des scènes intimistes de plein air.
A partir de 1932, il voyage à nouveau en Italie et séjourne en Savoie et à Nice. En 1933, il établit son premier contact avec la Banque de France : suivra la création d’une série de billets mis en circulation à partir de 1939. En 1935, nouveau voyage en Italie, il obtient egalement la « médaille d’honneur de gravure » au Salon des Artistes Français et réalise vingt-deux toiles marouflées pour l’Hôtel de Ville d’Anzin. Il crée aussi les décorations du pavillon des charbonnages belges, pour l’Exposition Universelle de Bruxelles et décore trois autres pavillons dans le cadre de l’Exposition Universelle de Paris, en 1937.
En 1946, JONAS est très malade et épuisé. En août 1947, à la Flèche, il peint ses dernières scènes de plein air dans le jardin de ses beaux-parents. Il retourne à Paris, où il décède le 20 septembre. Il est enterré à la Flèche
Le musée Carnavalet à Paris lui consacre une exposition en 2003, ainsi que le musée des beaux-arts de Valenciennes en 2006. L'attachement de l'artiste à la ville de ses jeunes années excéda cependant très largement la seule reconnaissance portée à ses maîtres.