A son retour en Autriche, il se spécialise dans les commandes religieuses; qui seront empreintes d'une profonde influence caravagesque.
En 1740-1741, alors que l’artiste est au sommet de la gloire, s’opère dans l’ Adoration de l’Agneau par les vingt-quatre vieillards (abbaye de Seitenstetten, plafond de la bibliothèque) un important changement stylistique : partant d’un canon puissant et massif, il passe à des corps grêles et allongés, les plis cassés et anguleux deviennent linéaires et le coloris s’éclaircit.
Pendant quelques années, Troger, que l’on surnommait « le favori des prélats », joue un rôle important grâce à l’enseignement qu’il dispense aux jeunes artistes à l’Académie de Vienne, dont il est nommé assesseur (1752), puis recteur (1754). Il aura notamment pour élèves J. J. Zeiller, F. Zoller, Ch. Unterberger, F. Sigrist. Il exercera une grande influence sur Maulbertsch et Mildorfer. À partir de 1755, sa production, étonnamment abondante et consacrée exclusivement aux abbayes et aux églises, enregistre une baisse très nette, due sans doute à son mauvais état de santé
De ce fait, la peinture de chevalet deviendra son unique moyen de subsistance.
Notre tableau s'inscrit dans cette nouvelle évolution stylistique qui s'opère à partir de 1740, à savoir un retour à un maniérisme qui se traduit entre autre par une déformation et un allongement des corps; les tons deviennent plus légers, et la touche plus vibrante.
Ce tableau, aux forts accents "expressionnistes" a été peint en plusieurs versions dont une plus petite qui a été proposé à la vente sur une estimation de 20 000 - 40 000€ en 2009 par Im Kinsky Kunst Auktionen.