Vierge immaculée dans une guirlande florale
Huile sur toile, cm 95 x 72
Cadre, cm 106 x 83
Expertise du Prof. Emilio Negro
Ce tableau est le fruit d’une heureuse collaboration entre deux peintres : le premier auteur de l’image religieuse et l’autre de la guirlande de fleurs fraîches, véritable protagoniste du tableau. La figure représentée est une Immaculée conception, le dogme, c’est-à-dire la vérité de foi, par laquelle la Vierge n’a pas été "touchée" par le péché originel, elle en a été préservée dès le premier instant de sa conception. Au centre de la composition, la Vierge est entourée de nuages dorés et enveloppée d’une lumière divine; vêtue d’un vêtement blanc et d’un manteau bleu, elle ouvre les bras en prière et tend les yeux vers le ciel tout en posant les pieds sur une demi-lune, symbole iconographique souvent présent dans les Immaculées Conceptions. Avec elle, deux anges et une chérubin. La figure par des références stylistiques peut être liée à la main du peintre Girolamo Pesci (Rome 1679 - 1759) qui est devenu membre de la prestigieuse congrégation de peintres romains nommée de Virtuosi al Pantheon" a réussi à se distinguer parmi les représentants de l’école du Maratta. Il fut ensuite séduit par le style de Trevisani qui marquera son art en légèreté, délicatesse expressive et un goût prononcé pour les couleurs nuancées et nacrées - respect du colorisme vénitien typique de Trevisani. La présente immaculée peut être liée de fait à l’Eucazione della Vergine de l’Eglise de S. Giuseppe alla Lungara, à l’Extase de saint François du Musée civique de Rieti mais aussi à l’Ascension de la Vierge de l’Eglise de S. Marie-Madeleine à Rome. La guirlande est sans aucun doute attribuable à la main du peintre romain Giovanni Stanchi (Rome, 1608 - 1675). L’auteur, qui se distingua parmi les meilleurs naturamortistes actifs à Rome pendant l’ère baroque, fonda un atelier dans lequel travailleront les frères Angelo et Nicolò, démontrant une synergie d’intentions et une cohérence qualitative extraordinaire.
Les Stanchi et leurs peintures étaient recherchées par les familles les plus importantes de l’aristocratie romaine, des Colonna, aux Chigi, aux Rospigliosi, et présentes dès la fin du siècle dans les collections médicéennes. Extrêmement variée par typologie mais stylistiquement cohérente, la production des Stanchi peut être divisée en fonction des sujets proposés : d’abord les guirlandes, dont la toile proposée en représente un exemple de qualité, liées au modèle flamand rendu célèbre à Rome par Daniel Seghers, et probablement en grande partie par Jean. En particulier, la présente peut être mise en relation avec le Vase de fleurs, chérubins et oiseaux et la Guirlande de fleurs du Palazzo Colonna (peintures sur miroir dont les figures sont réalisées par Carlo Maratta), la Guirlande de fleurs et de papillons de la Pinacothèque Nationale de Bologne et la Nature morte avec ampoule de verre et corbeille de fruits de la Galerie Pallavicini mais aussi le feston de fleurs du Musée des Beaux-Arts, Nantes et la guirlande du Musée de la Nature morte de Poggio à Caiano
Dans ces peintures, il y a même une peinture brillante et fantaisiste, faite de coups de lumière, caractéristique des peintures exécutées dans les années de la pleine maturité artistique du maître.
Parmi les fleurs représentées, on trouve des tulipes, des roses et des anémones qui semblent avoir une signification symbolique : ce sont des métaphores de la caducité de la vie et de la beauté terrestre, qui, comme les fleurs, se fanent lentement.