Marque en creux dessous " C B " pour Charles Heard de Boissimon, vers 1862
Fond blanc crémeux avec réhauts de platine
Vases à bord polylobés
Anses en forme de branches torsadées
Décor de groseilles à maquereau traitées en ronde bosse et réhaussées de platine
Feuillage entrelaçé
Vases entièrement peignés symbolisant l'écorce d'un arbre
Bon état général
Légère usure de la platine, minis éclats au bord d'un col et un cheveu intérieur de 5 cm sur l'autre
h : 17,5 cm
Diamètre au col : 14 cm
Diamètre à la base : 9 cm
Historique de la faïencerie :
En 1839, âgé de 22 ans, Charles de Boissimon s’établit à Langeais avec son cousin, ils fondent une société de produits céramiques et de briques réfractaires. Présentées, en 1841, à l’Exposition « des produits de l’industrie et des arts de Tours », elles reçoivent une médaille d’argent, mais c’est avec la confection des poteries ornées qu’il va créer son style. Il participera à de nombreuses expositions internationales et remportera de nombreuses médailles.
En 1850, il devient seul propriétaire de la fabrique. Les matériaux utilisés à cette époque offrent déjà de grandes possibilités de couleurs obtenues à partir des oxydes métalliques comme le chrome, le cobalt, le cuivre, l’étain, le fer, le manganèse, le plomb, l’urane, le zinc… qui permettent d’obtenir des verts, des bleus, des gris, des jaunes, des nuances de rouge, des bruns et de l’ivoire.
Charles commence à offrir à la clientèle des vases, coupes et lampes décorées de grappes et pampres de vigne. Charles de Boissimon était aussi vigneron et aimerait s'inspirer de la nature proche. La production fut d’une très grande diversité : baies de lierre, groseilles, glands, cerises...
Entre 1850 et 1860 il va y avoir une véritable explosion des techniques. Brongniart a conseillé à Charles d’ajouter du kaolin à la terre de Langeais pour la rendre encore plus malléable. C. de Boissimon va pouvoir alors laisser libre cours à son imagination. On trouve des vases, des corbeilles tressées…
C’est en 1862 que Charles de Boissimon dépose un brevet « d’impression d’or et de platine sur matières vitrifiables ». Ce matériau est encore peu connu, il l’importe du Pérou et du Chili. Voici que s’ouvre la période des Langeais à décor platine. Ce métal inaltérable et inoxydable donne aux faïences un éclat incomparable.
Charles de Boissimon meurt en 1879. Son fils, médecin, laisse la gestion de l’usine à Paul Arthur Busson de Langeais. On fait peu d’investissements dans l’usine. En 1889, il meurt à son tour. Sa veuve va tout mettre en œuvre pour sauver l’entreprise mais en vain.
L’entreprise sera vendue en 1909. Les nouveaux propriétaires essaient de faire revivre la fabrique et font à nouveau des faïences artistiques qu’ils destinent à des marchés étrangers. La guerre de 1914 éclate. L’usine se consacre uniquement à la production des réfractaires. A la fin de la guerre les goûts ont changé, la production de faïences est définitivement abandonnée.