Enlèvement de Proserpine - Narcisse à la Source
(2) Ivoire, cm 3,5 x 4,5
La rare paire de reliefs en ivoire examinés montre deux scènes tirées du monde de la mythologie. Le premier se concentre sur le Rat de Proserpine par Pluton. Le dieu des Enfers, amoureux à première vue en la voyant cueillir des fleurs dans une prairie, est saisi au moment où, descendu du char qui l’a conduit de l’Hadès sur Terre, avec un bras tendu, il essaie d’attraper Proserpina qui s’enfuit sans défense.
La deuxième scène représente le mythe de Narcisse. Après avoir rejeté l’amour d’Echo, à la suite d’une punition divine, il tomba amoureux de sa propre image reflétée dans un miroir d’eau, puis mourut dans l’abîme où il s’était reflété. Située dans un espace bien caractérisé par des éléments arborescents, la scène voit le protagoniste portrait adossé à une source d’eau, accompagné de la présence d’un couple de chiens et d’un personnage en arrière-plan.
Le thème profane et mythologique est plus rare que le thème religieux dans ce matériau précieux et particulier. Dans le cas d’espèce, on peut constater une très bonne préparation, caractérisée par une bonne expertise technique, par exemple dans les lignes marquées qui soulignent les draperies des vêtements ou les visages des personnages, ainsi que les détails spatiaux qui enrichissent les scènes. Une intense activité liée à l’art éburne est réalisée en Italie autour du XIVe siècle grâce à Baldassarre de Simon d’Aliotto (dit des Embriac), célèbre, par exemple, pour le triptyque conservé à la Chartreuse de Pavie. En France, et notamment dans les localités de Dieppe et Saint-Claude, l’apogée est venue au XVe siècle, se distinguant par la qualité artistique, la finesse et le nettoyage des lignes, la rareté et la préciosité de la matière de support, appliquée aux cercueils et aux objets de petites dimensions, comme les camées, les plaques et les médailles.
L’oeuvre est accompagnée du Certificat Communautaire Cites