Bayonne, 1876- Sceaux,1928
TRIO DE MUSICIEN
Huile sur toile
150 x 158 cm
Signée en haut à droite et datée 1907
Etat parfait
Cadre noir et or néo-baroque d’origine
Henri Caro-Delvaille était un passionné de musique. Il jouait régulièrement du piano, avec une préférence pour Chopin, et fréquentait des musiciens. Ce tableau est donc celui d’un mélomane, et c’est aussi un manifeste d’amitié musicale. L’artiste était lié au pianiste de ce trio : Raoul Pugno (1852-1914), virtuose du clavier qui fut aussi compositeur. Si le violoncelliste reste inconnu, Christine Gouzi a pu identifier le violoniste, lequel n’est autre que Jacques Thibaud (Bordeaux, 1880 - Alpes françaises, 1953). L’un des plus grands violonistes de son temps, mozartien éminent, Jacques Thibaud avait notamment formé un trio célèbre avec Alfred Cortot et Pablo Casals. Il était l’élève d’Eugène Isaÿe, qui était un autre partenaire régulier de Raoul Pugno. Le conservatoire de musique de Bordeaux porte le nom de Jacques Thibaud, mort dans un accident d’avion au-dessus des Alpes.
ONCLE DE LÉVI STRAUSS
« Henry Caro-Delvaille était un de mes oncles peintres. Il était né en 1876. Il ne s’appelait pas Henry Caro-Delvaille, mais Henri Delvaille. Il s’était fabriqué un nom de peintre avec le prénom de sa mère, Caroline, qui était, je crois, poétesse. C’étaient des gens de Bayonne. (…) Il affirmait qu’il avait du sang gitan dans les veines, dont il était très fier. Il avait en effet les cheveux très noirs, un peu bouclés, les pommettes saillantes ; il était brun de teint. (…) Il n’avait aucune fortune personnelle, mais il a été extrêmement à la mode avant la guerre de 14. C’était le grand peintre mondain, ou du moins un des deux à trois grands peintres mondains du moment. Et il a gagné, à ce moment-là, de l’argent. »
Claude Lévi-Strauss
(Entretiens avec Christine Gouzi)
- une étiquette de consignation attachée au châssis, au nom de Caro-Delvaille, montre qu’il a conservé ce tableau et a dû le laisser dans un garde-meuble, peut-être quand il est parti aux USA.
- le cadre néo-baroque de haute qualité est caractéristique du début du XXe siècle, et son format atypique indique qu’il a été conçu spécialement pour le format de la toile une fois réduite. La transformation est donc intervenue très tôt, à un moment où le peintre était encore propriétaire de son oeuvre.
- portant la même marque de fournisseur que la toile, le châssis est d’origine. Il a pu être rétréci avec soin ou simplement changé.
Bibliographie : ce tableau est reproduit dans de nombreux ouvrages de références :
Christine Gouzi, Henry Caro-Delvaille, peintre de la Belle Epoque, de Paris à New York, Editions Faton, 2016. Photographie ancienne de notre tableau page 153.
Gilbert Desport, Répertoire des peintres et sculpteurs du Pays Basque, Atlantica, 2002.
VENDU AVEC CERTIFICAT D'AUTHENTICITÉ