Marcel Leprin est né à Cannes le 12 février 1891, mort à Paris le 27 janvier 1933. Elevé par un oncle qui était quincailler à Marseille, il fut confié à un orphelinat, où il a été initié à la lithographie. Il fut recueilli par une dame Smadja, commerçante des quartiers chauds de Marseille, en réalité, patronne d'un bordel marseillais. Il débuta en peinture par des scènes de tauromachie qu'il exposa dans des lupanars de Marseille. Il fit la connaissance de Gen Paul qu'il introduit dans le milieu interlope qu'il fréquentait. Marcel se rendit à Paris en 1921, et fréquenta Pascin qu'il avait connu à Marseille avec Ignacio Zuluoga, Paco Durrio, Dimitrio Galanis Edmond Heuzé et Max Jacob qui l'avait hébergé (et reussi a le convertir à la religion catholique). Tout de suite adopté par le Montmartre artistique, iI obtint quelques succès et participa à différentes expositions, il décora directement sur le mur, la grande salle du restaurant de la Butte chez "La mère Catherine" qui lui échangeait des tableaux contre des repas. Son ami Pierre Bureau l'encadreur de la rue Rocheechouart organisa après sa mort plusieurs expositions au musée de Montmartre où il avait vécu chez Chaudois . Il avait également habité au 27 rue Tholozé, et 18 rue Véron. Une partie de sa vie est restée mystérieuse selon ses amis, il faisait parfois des"descentes" à Marseille, et revenait habillé comme un prince, les poches cousues d'or, il arrosait alors généreusement en tournées générales la clientèle de La Taverne du Moulin. En 1930, il repartit alors en province d'où il rapporta de nombreuses oeuvres. Certains épisodes de sa vie relèvent à la fois du roman policier, et d'autres pourraient figurer dans des romans d'Henri Murger : Après son départ de Marseille, Leprin fut harcelé par la dame Smadja, patronne d'un bordel et ses amis du milieu, afin de le faire revenir dans le giron marseillais, elle organisait des expédition et montait à Paris avec son clan. L'écrivain Francis Carco (L'ami des peintres) qui fréquentait les mêmes lieux que Leprin, eut vent de l'histoire, et la raconta dans "Paris-Soir". Madame Smadja lui fit un procès retentissant où vinrent témoigner d'honnêtes commerçants, une vieille femme religieuse, un représentant du préfet, et même un sénateur venu spécialement par avion témoigner : "ils reprirent en coeur les louanges de madame Smadja". La plainte fut rejetée pour vice de forme. Nous ne connaissons pas très bien les liens qui les unissaient, mais toujours est-il que Marcel vivait toujours sous l'emprise de ses anciens protecteurs. Son immense talent et l'importance de son oeuvre, en font un des peintres les plus marquants de cette période. Les toiles de Leprin sont principalement visibles aujourd’hui au Musée National d’Art Moderne et au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, au Musée Carnavalet, au Musée de Montmartre et au Petit Palais de Genève.
Litterature: André Roussard, le dictionnaire des peintres à Montmartre, éditions Roussard, Paris 1999. 13 rue du Mont Cenis 75009 Paris.Et le superbe hommage rendu par : Pierre Bureau, Marcel Leprin, édition Mayer Paris 1984. (on en trouve encore dans quelques librairies d'art)