La figure en bronze doré confirme l’hommage de Marie Petiet aux artistes du passé dont elle se réclame l’héritière. L’artiste a choisi de mettre en valeur une réduction de la Diane chasseresse de Houdon, ce chef-d’oeuvre créé en 1776 dont elle avait pu admirer une des fontes originales au Musée du Louvre. Ces statuettes avaient été popularisées à l’époque de Marie Petiet par les fontes de Ferdinand Barbedienne et peuplaient les ateliers d’artiste. Le choix de la déesse n’est sans doute pas anodin pour la native de Limoux qui à l’aube de sa carrière voulait affirmer son double statut d’artiste et de femme.
Aussi notre tableau, loin de représenter un simple amas d’objets, se regarde comme une allégorie des arts. L’instrument à corde évoque bien sûr la musique, la palette colorée renvoie à la peinture, la sculpture occupe une place centrale... L’écriture et la lecture, symboles d’instruction, d’érudition et d’émancipation, complètent l’ensemble et donnent à cette oeuvre d’une artiste à l’aube de sa carrière la force d’un manifeste.
Remarqué au Salon de 1877, où notre tableau est exposé à Toulouse sous le numéro 226, notre tableau est cité par le critique d’art Théophile Véron comme « une des oeuvres les plus marquantes de l’artiste ». (fig. 1)