René Rodes (1896-1971) Moulin de Mounards à Trélissac Périgueux Dordogne

René RODES
(Agen 1896 – Bordeaux 1971)
L’Isle au Moulin de Mounards à Trélissac - Périgueux
Huile sur carton mince
H. 42 cm ; L. 52 cm 
Signée en bas à droite, et datée 1929


Exposition : 1929, Salon des Beaux-Arts de la Dordonge, Périgueux, n°255


René Rodes installé avec ses parents à Toulouse, obtient en classe les premiers prix de dessin, aidé par son père, Compagnon du Devoir. Ces notions poussées pour les arts graphiques permettent au jeune homme de poursuivre dans cette voie à l'Ecole des Beaux-Arts de la Ville Rose. Suite à la mobilisation de la Grande Guerre, il ne reprend pas ses études artistiques mais une carrière d'enseignant en devenant professeur de lettres à Périgueux en 1921.


Quelques années après son arrivée au sein de la préfecture de la Dordogne il se lie d'amitié avec Julien Saraben, qui deviendra directeur de l'Ecole Municipale de Dessin puis professeur de dessin de l'Ecole Normale et Conservateur du Musée du Périgord en 1937. Fin connaisseur de nombreuses techniques qu'il utilise au quotidien pour son propre travail, Saraben pousse René Rodes à approfondir sa pratique régulière du dessin. 
Au cours des années 1920 et 1930, il expose très régulièrement ses peintures et dessins au Salon des la Société des Beaux-Arts de la Dordogne à Périgueux, sans oublier les expositions plus discrètes de Sarlat, Brantôme et Bergerac 
C'est en 1939 que Rodes obtient sa mutation et rejoint Bordeaux, toujours en temps que professeur de Lettres. Il y retrouve son épouse qui était également enseignante. Le célèbre groupe d'artistes girondins « L'Atelier » lui ouvre ses portes en 1947, année où il sera l'invité de leur salon annuel. Dès l'année suivante il devient membre de cette société artistique et sera même élu secrétaire, puis le secrétaire général sept ans plus tard. Très attaché et l'activité artistique de "l'Atelier", il se verra même offrir un salon de son domicile comme lieu d'exposition du Salon de 1957, faute d'avoir trouvé une salle officielle.
Lors de l'exposition consacrée au Port de Bordeaux, organisée par « L’Atelier » en 1954, René Rodes obtient le 1er prix. Cette récompense est le fruit de plusieurs décennies d'apprentissage auprès des peintres de la région.
Il participera aux manifestations de cette association d’importance de 1941 à 1965 tout en exposant, parallèlement, à la galeries Leyle et L'Ami des Lettres. 
De 1948 à 1954, il suit les cours, du samedi après-midi, de l'École des Beaux-Arts de Bordeaux, avec entre autre comme professeurs Robert Charazac et Pierre-Albert Bégaud avec qui il se lie d'amitié et en vient à séjourner régulièrement à Bidarray au Pays-Basque où ils peignent ensemble et où les rejoignent d'autres artistes comme Camille de Buzon.
A la fin des années 1950, René Rodes expose de plus en plus régulièrement en Aquitaine et accroit sa production artistique.
Durant ses dix huit années périgourdines, Rodes produira de nombreuses œuvres des environs de Périgueux, s’insérant dans cette veine stylistique douce que l’on peut désormais nommer « école du Périgord ». Pas une teinte plus haute que l’autre, il en va de même pour les sujets qui n’ont rien d’ostentatoire, simplement la beauté des paysages et la lumière naturelle.


En arrivant à Périgueux par le cours de L’Isle, vous verrez sur votre droite dans les derniers méandres qui vous approchent de la célèbre cathédrale Saint Front, un très beau manoir avec une tour en façade. Ce manoir n’est autre qua la maison de maîtres du moulin désormais détruit qui lui faisait face et était posé sur la rive, prenant un bras de la rivière pour en récupérer la force. Cette maison qui est aujourd’hui cachée par d’immondes bâtiments commerciaux plantés à quelques mètres de ses vieux murs, garde sa prestance devant les flots. Ici représentée en 1929, cette maison possédait encore son moulin qui la cache pratiquement intégralement sur cette composition.