Son réceptacle, centré sur sa cuvette d'un motif losangé, s'ourle, se festonne sur ses pans incurvés de frises de chevrons, de fins arceaux scandés de "dents de scie"et de festons curvilignes; bijoutées de perlés émaillés aux couleurs irisées (blanc ivoirin) ou d'une gaité enjoleuse (rubis, vert émeraude), des pastilles, fleurettes et gouttes ponctuent leurs lignes ondoyantes. Peinte à l'or en une touche délicieusement enlevée, une précieuse résille à motifs de volutes d'acanthe feuillagée, de tigelles fleuronnées, de palmettes et spires, de méandres ajoute préciosité à cette composition ornementale reprise sur la panse et couvercle du vase formant godet.
Une monture en bronze et laiton doré joliment ciselée de perlés et ruban torsadé, de feuilles et enroulements d'acanthe enchâsse, lie et rythme les deux pièces porcelainières composant l'encrier. Celui-ci, nanti d'un repose-plume à motifs Rocaille de coquilles brisées, repose sur un piétement quadripode d'inspiration similaire secondé par un haut pied "toupie".
Un porte-plume au manche ouvragé de motifs floraux stylisés en émail champlevé lui est adjoint.
Au revers de l'Encrier, est apposé par deux fois, insculpté dans la monture, le monogramme "M.G".
Fleuron aux côtés des portes-courriers, presses-papiers, tampons... ornant tout bureau, secrétaire ou petite table à écrire, l'encrier relève sous le Second-Empire de ces "Articles" de luxe typiquement parisiens tels que les commercialisait au grand dam de sa clientèle internationale la Maison Giroux. Au sein de ce prestigieux Etablissement sis 43 Boulevard des Capucines dont alors les "riches galeries","les Salons"furent loués comme haut-lieu " de la fantaisie, de l'art et de la curiosité" étaient proposés outre du mobilier d'ébénisterie artistique, des objets de curiosité,de tabletterie (écritoires, coffrets) des bronzes d'art, des porcelaines, des éventails, de la papeterie, des encriers ..D'une grâce toute féminine, notre encrier monogrammé "M.G" s'affilie par sa forme légère et élégante, ses matériaux raffinés, sa délicatesse ornementale aux productions de cette Maison versée dans l'art de muer tout objet fonctionnel en "un type délicieux de fantaisie élégante du meilleur goût et de la plus haute distinction" (Le Tintamare, 1863)
Travail parisien de la seconde moitié du XIXe siècle d'époque Napoléon III attribuable à La Maison Alphonse Giroux ( 1799-1881). Circa 1860.