" Nous sommes en présence des riens indispensables, coffrets, nécessaires,tables à ouvrages, à jeux, caves à liqueurs (..) , que sais-je? Tous les ouvriers habiles y concourrent, tous les styles, tous les caprices confondus, entremélés viennent se donner la main dans ce bazar de coquetterie; on ne sait où fixer l'oeil, où faire un choix; on marche de surprises en surprises; c'est un résumé de la grande ébénisterie, de la grande marqueterie; c'est le triomphe de la patiente intelligence appliquée aux bois exotiques, aux matériaux précieux et aux métaux communs. Combien d'amateurs qui, accablés sous le charme de tant de luxe et de somptuosité, sont allés s'y consoler aux objets étalés par les Audot, les Giroux, les Jeanselme et les Tahan". Ces quelques lignes rédigées par Léon Brisse dans son Album de l'Exposition Universelle dédiée à M.Le Prince Napoléon (Paris, 1856-1859,p. 283) met simultanément en exergue la renommée acquise par cet émerite ébéniste parisien "spécialisé dans la fabrication de Nécessaires de voyage, de toilettes et d'ébénisterie de goût et de fantaisie" , la qualité d'exécution, le raffinement de ses menues pièces en lesquelles -à l'instar de celles de son prédécesseur, Alexandre-Louis Vervelle (1800-1856)- "l'écaille, l'ébéne, le palissandre, le bois de rose se plient aux formes les plus capricieuses et les plus originales; le cuivre, l'ivoire, la nacre s'incrustent en des dessins du plus heureux effet" (J.Burat, 1844).Elles s'accordent pleinement au Coffret à Bijoux présenté dont on ne peut que souligner la précieuse élégance formelle et ornementale.
La Maison AUDOT-VERVELLE- Etablie au "1, rue Neuve-Montmorency-Feydeau près du Passage des Panoramas", cette Maison naquit en 1854 lors de la fusion de la Maison H.Audot- récompensée à l'Exposition de Londres (1851) de deux "priz médals" sise jusqu'alors 81, rue Richelieu avec la Maison Vervelle fondée en 1804 par Jean-François Vervelle et reprise avec brio par son fils, Alexandre-Louis (1800-1856), "Fournisseur du Roi" louangé lors des Expositions des Produits de l'Industrie Française (1824, 1844) et lauré de prix honorifiques à l'Exposition Universelle de 1855 pour "son industrie de petits meubles d'ébénisterie artistique" portant le cachet de bon goût".En 1855, rapporteurs et chroniqueurs de la section des "Objets de mode et de fantaisie" (Classe 23) de l'Exposition Universelle de Paris notaient au regard des créations de M.Audot: " La Maison Audot n'est pas une maison nouvelle. Le nom de M.Vervelle était connu dans le monde artistique, industriel et élégant, avant que M.Audot recueillit cet hériage et cette clientèle honorable.Sa fabrique était dès longtemps renommée pour une foule de petites merveilles qui ne se trouvaient que chez lui, composée de bois des îles, et d'une adroite fusion de mille matériaus qu'il travaillait avec le plus grand bonheur.M.Audot a poursuivi sans reproche ces antécédants (..) , et nous pouvons dire qu'une telle réputation ne pouvait tomber en de meilleures mains". Par la suite (1866), séant à la même adresse, la Maison Audot continua sa spécialité sous la raison sociale de H.Audot-Dellongeville.
Travail parisien de fine ébénisterie de luxe de la seconde moitié du XIXe siècle d'Epoque Napoléon III. Signé de la Maison Audot-Vervelle entre 1855-1860.