C’est toutefois au XIIIe siècle, grâce à la propagation de la Légende dorée par Jacques de Voragine, que leur image s’installe dans la culture populaire.
D’après les textes, Anne, fille d’Akar et Émérencie de la Tribu de Lévi, serait née à Bethléem vers l’an 55 avant J-C. Elle est décrite comme une femme pieuse et longtemps stérile. Sa figure fait souvent référence, dans les apocryphes, à son homonyme vétéro-testamentaire Hannah, mère de Samuel, prophète et dernier juge d’Israël. Joachim remonte quant à lui à la Tribu royale de Juda, descendant de la lignée du roi David. Pieux et charitable, il est pasteur de brebis à Nazareth puis s’occupe plus tard du cheptel de son père près de Jérusalem.
Les récits rapportent que leur rencontre a lieu à Jérusalem. Joachim se rendait régulièrement au Temple car il s’occupait de sa décoration. Alors qu’il lavait ses moutons dans la piscine de Bethesda, Anne se trouvait près de la Porte des brebis située juste à côté. Après vingt ans de mariage, le couple décide de se séparer car ils n’arrivent pas à enfanter. Désespérés par leur situation qui pose de nombreux problèmes dans leurs vies religieuse et personnelle, ils jeûnent et prient chacun de leur côté dans l’espoir d’être entendus par Dieu. Quarante jours plus tard, un ange leur apparaît séparément afin de leur transmettre qu’ils seront bientôt parents.
Leur rencontre miraculeuse à la Porte dorée, après l’annonce de la prochaine naissance de leur enfant, compte parmi les représentations les plus populaires de ces deux saints. Au XIIIe siècle, la postérité légendaire de sainte Anne se diffuse et en découle le culte de la Sainte Parenté qui devient également une iconographie populaire des saints parents de la Vierge, en opposition à celle de la Sainte Famille. Leur culte décline progressivement au XVIe siècle dans les territoires touchés par la Contre-Réforme. Toutefois, en Italie, sainte Anne et saint Joachim continuent d’être représentés et vénérés. Ils sont les saints patrons des grands-parents et de la fécondité des couples.
Leur rencontre miraculeuse à la Porte dorée, après l’annonce de la prochaine naissance de leur enfant, compte parmi les représentations les plus populaires de ces deux saints. Au XIIIe siècle, la postérité légendaire de sainte Anne se diffuse et en découle le culte de la Sainte Parenté qui devient également une iconographie populaire des saints parents de la Vierge, en opposition à celle de la Sainte Famille. Leur culte décline progressivement au XVIe siècle dans les territoires touchés par la Contre-Réforme. Toutefois, en Italie, sainte Anne et saint Joachim continuent d’être représentés et vénérés. Ils sont les saints patrons des grands-parents et de la fécondité des couples.
L’artiste de nos saints emploie également la technique du trépan, sorte de foret actionné à la main au moyen d’un archet. Cet outil est employé depuis l’Antiquité afin d’atteindre des renfoncements, dégager des parties difficiles d’accès et dégrossir des gorges de faible diamètre en formant des cavités cylindriques. Lent mais précis, le trépan est destiné aux endroits très fragiles et à des matériaux durs comme le bois, la pierre et le marbre. La technique du trépan permet d’apporter mouvement et profondeur à l’ensemble.
Mario Pintaric, professeur à l’université de Rijeka en Croatia est spécialiste de la sculpture italienne. Ce dernier a effectué de nombreuses recherches afin d’attribuer ces sculptures à Jacopo Contiere et son atelier, ce sculpteur a travaillé au début du XVIIIe siècle et son style notamment dans les traits du visage est similaire avec notre oeuvre.
La statue de st Anne, bien que de taille plus petite, a des liens évidents avec la statue du même nom de la Collégiale de Rijeka ou encore celle de l’autel de l’Assomption de Marie dans l‘ancienne église des Jésuites de Ljubljana.
D'autre part, la physionomie de saint Joachim ressemble à celle de François Xavier de Mošcenice.
De même, en sculptant saint Joachim, Contieri répète la pose habituelle du personnage, ainsi que la façon dont le drapé est formé, qui est également présente sur la sculpture du même nom à Moravca ou à Coseano.
Les sculptures pourraient avoir été une partie de l'un des nombreux autels démantelés dans la région de Venise, de la Vénétie et du Frioul. Les statues
pouvaient être placées sur l'autel ou dans les niches du tabernacle. Cependant, nous ne pouvons pas exclure la possibilité que le sculpteur les ait réalisées pour un oratoire privé.
Nos deux sculptures s’inscrivent donc dans la production du baroque italien de la fin du XVIIe siècle avec un mouvement exagéré, des effets dramatiques, une tension dans l’expression et une certaine exubérance des formes, comme la main de sainte Anne dont la taille contraste avec le reste du corps. Comme le disait Philippe Beaussant, l’époque baroque était « un monde où tous les contraires seraient harmonieusement possibles ».