Scènes courtoises
(6) Bois et ivoire, cm 12,5 X 17
L’oeuvre est accompagnée du Certificat Communautaire Cites
Les six élégants avocats appliqués sur bois analysés ici représentent différentes scènes à caractère épique. Les épisodes représentent des moments de combat et de vie militaire : on voit des guerriers prêts à attaquer les murs d’une ville fortifiée, des moments de traite et de reddition, des courses sur des chars tirés par des chevaux au galop. D’un intérêt particulier la scène où un soldat enlève le casque à un ennemi vaincu, qui se trouve être une charmante femme aux longs cheveux. L’épisode pourrait renvoyer au chant XII de la Jérusalem Libérée, poème épique-héroïque en octave écrit par Torquato Tasso, dans la période antérieure à 1575 et concernant la prise du Saint-Sépulcre par les chrétiens pendant la première croisade de 1096-1099. Le chant en question raconte l’épisode du duel nocturne entre Tancrède, général de la première croisade contre les Turcs de Jérusalem, et Chlorinda, princesse éthiopienne de religion musulmane, arrivée dans la Ville Sainte pour combattre les envahisseurs. Tancredi découvrira l’identité de sa bien-aimée une fois qu’elle aura été mortellement blessée et seulement après lui avoir enlevé son casque. Même le panneau où est représenté le Seigneur des Enfers en présence d’une femme en bonne santé vêtue et d’un homme barbu peut renvoyer au quatrième chant du poème, où il est question d’un concile infernal, évoqué par le magicien Idraote, qui envoie la séduisante magicienne Armida auprès du camp chrétien pour semer le désordre. Des ivoires gravés au burin frappent le rendu minutieux des détails, des armures et de l’installation scénique dans laquelle les figures sont insérées. La forme rectangulaire et le matériau avec lequel les carreaux sont fabriqués suggèrent qu’ils pouvaient à l’origine être des inserts d’un précieux stipe monétaire.