(Craon, 1855 – Levallois-Perret, 1921)
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Portrait de la comtesse de Martel, dite GYP
1889
Fusain sur papier vergé
74x59 cm avec son cadre
S.d.b.g. « DUBOIS-MENANT 1889 »
Dédicacé en bas à droite par GYP : « à Monsieur Dubois-Menant / souvenir affectueux et beaucoup/ de remerciements de / Gyp »
Déchirures aux angles inférieurs
Ce portrait signé par Jules Gabriel Dubois-Menant est dédicacé d’une autre main, en l’occurrence celle de Gyp, pseudonyme littéraire de Sybille-Gabrielle Marie-Antoinette de Riquetti de Mirabeau, comtesse de Martel de Janville (1849-1932). Les portraits et photographies connus de cette romancière à succès de la IIIe République permettent de l’identifier comme le modèle de ce fusain.
En mars 1889, Jules Gabriel Dubois-Menant prépare justement un portrait de la comtesse de Martel qu’il compte envoyer au Salon, comme le rapporte le critique d’art du Figaro passé visiter quelques ateliers d’artistes en amont de la manifestation[1]. Le portrait n’apparait toutefois pas au livret, ce qui laisse supposer qu’il n’a pas été fini à temps, que son envoi a été refusé ou que le modèle a souhaité qu’il ne soit pas exposé. Cette dernière hypothèse semble assez vraisemblable sachant qu’une autre artiste, Louise Breslau, venue solliciter la comtesse de Martel à la même époque afin de réaliser son effigie pour la revue La Vie moderne, obtint la réponse suivante : « Je ne veux pas devenir une tête connue. Mais vous me plaisez et je poserai si vous le désirez. »[2]
Cela expliquerait cette dédicace du modèle remerciant son portraitiste, qui ne participa au Salon qu’à partir de l’année suivante.
[1] Le Masque de Fer, « A travers Paris. Dans les ateliers », Le Figaro, 20 mars 1889, p.1.
[2] Madeleine Zillhardt, Louise-Catherine Breslau et ses amis, Éditions des Portiques, 1932, p. 102.