Emmanuel Lauret suivit les cours de Louis Clérian à l’École des Beaux-Arts d’Aix-en-Provence. Installé à Toulon après ses études, il dut fuir l’épidémie de choléra qui ravagea la ville, et se réfugia dans son village natal. Après un voyage en Bretagne, il exposa pour la première fois, en 1841, au Salon à Paris, auquel il participa régulièrement jusqu’en 1861. Installé à Marseille de 1841 à 1843, il retourna ensuite à Toulon pour plusieurs années.
Comme d'autres, grand voyageur dans l'âme, il se prend de passion pour l'Afrique et en 1849 et il se rend en Algérie où il réside jusqu'en 1862. Il découvre alors les oasis de Biskra, El Kantara et Bou-Saâda, dont la lumière et l’atmosphère lui feront modifier sa technique et éclaircir sa palette.
L’année de son arrivée en Algérie, il exposa ses œuvres chez le libraire Dubos, à Alger. Durant environ douze ans, il enseigna le dessin au collège de la ville. En 1851, avec d’autres peintres français vivant en Algérie, entre autres Célestin Liogier, Gustave-Désiré Bournichon, André Durand, Victor Fulconis et Ernest-Francis Vacherot, il organisa au palais de la Djenina une exposition, la première de ce qui devint la Société algérienne des Beaux-Arts. À l’origine du développement de l’activité artistique dans la Ville d’Alger, la Société acquérait et exposait des œuvres en vue de la fondation d’un musée. Elle prodiguait également un enseignement artistique. Frappé de paralysie à la fin de sa vie, Lauret fut contraint de retourner définitivement à Toulon, où il décéda en 1882.