Marqué par son haut front bombé, ses yeux en demi-lunes très étirées surmontés d'arcades sourcilières estompées, et par sa bouche menue à la moue mélancolique, le visage de Marie présente toutes les caractéristiques et la délicatesse des traits particuliers du corpus bourbonnais, observables entre autre sur la Vierge du célèbre groupe de l'Education de l'Enfant, daté autour du 1500 et conservé au musée du Louvre (RF 2763).
Toutefois, c'est une Vierge à l'Enfant monumentale en bois peint conservée dans la petite chapelle du Désert de Saint-Alban-les-Eaux qui offre le rapprochement le plus saisissant avec notre sculpture. En dépit de quelques menus écarts dans le traitement des chevelures de la Vierge et du Christ, ou encore dans l'encolure de la robe de Marie, cette sculpture datée du début du XVIe siècle s'offre comme le parfait reflet de notre œuvre, laissant supposer que les deux auraient pu être réalisées par le même atelier voir le même ymagier.
Sur ces deux oeuvres, Jésus tire un pan du voile de Marie de sa main gauche, mettant en valeur cet attribut si symbolique de la Vierge. Ce geste trouve un écho certain au sein du groupe de la Vierge d'Ivoy-le-Pré (1520, MBA de Tours), attestant des liens étroits qu'entretient la sculpture du Bourbonnais avec celle du Val de Loire, démontrant une nouvelle fois le rôle essentiel que joua à l'époque le fleuve dans la diffusion des formes et modes artistiques, mais aussi dans le déplacement des artistes.