Le thème des quatre saisons fascine les civilisations depuis l’Antiquité tardive. Auparavant, l’année était divisée en trois parties correspondant aux conditions climatiques des pays comme la Grèce ou l’Egypte. Il est probable que l’année quadripartite soit adoptée au moment des recherches sur le cours du soleil par les savants babyloniens et grecs. Ce calendrier solaire comporte quatre points fixes qui sont les solstices d’été et d’hiver et les équinoxes de printemps et d’automne. Ces points fixes correspondent au milieu d’une saison et les quatre saisons symbolisent alors les arrêts du soleil dans la trajectoire circulaire de l’année.
Ces quatre périodes divisent également des moments importants de la vie quotidienne des hommes, raison pour laquelle l’iconographie des saisons est souvent anthropomorphique. De manière générale, le printemps, l’été et l’automne sont représentés par des figures féminines tandis que l’hiver a souvent une personnification plus complexe. Dans notre cadre, le printemps est associé aux fleurs, l’été aux épis de blé et l’automne à la vigne. L’hiver est quant à lui associé à la chasse avec une figure masculine accompagnée d’un chien, car cette saison est associée au règne animal.
Dans les quatre coins du cadre sont sculptés des mascarons qui renvoient à l'art grotesque. A la Renaissance, plusieurs artistes réalisent des compositions décoratives qui viennent imiter des décors antiques comme celui du Palais de Néron, la Domus aurea. Ces décors comprennent des mascarons représentant des figures extravagantes. A l’époque du Maniérisme, les grotesques se diffusent encore très largement, et ce, jusqu’à la Contre-Réforme. Les mascarons du cadre nous rappellent celui de la Fontana dello Sprone à Florence, sculpté par Bernardo Buontalenti.
Ainsi, ce cadre en bois doré possède les caractéristiques des arts figuratifs de la Renaissance tardive avec un thème typique de la période et des motifs qui renvoie à l’art grotesque.