Autoportrait de peintre
Huile sur toile, cm 31 x 23,5
Avec cadre, cm 44,5 x 37,5
La toile en examen montre un splendide exemple d’autoportrait de provenance lombarde, qui se réfère à la toute première moitié du XIXe siècle. L’effigie en question est probablement le peintre lui-même de la toile, qui décide de se représenter en demi-buste, assis sur une chaise, avec les outils de son propre travail, à savoir les pinceaux et la palette en bois avec les différentes nuances de couleur. La figure émerge nettement d’un fond neutre de couleur grisâtre, qui accentue sa tridimensionnalité et son caractère concret.
À la fin des XVIIIe et XIXe siècles, l’autoportrait retourna à une représentation traditionnelle du peintre visant à souligner le rôle social de l’artiste, habituellement représenté vêtu de robes somptueuses et élégantes, arborant des médailles, des honneurs et des distinctions accordées par leurs mécènes : de cette façon, l’artiste non seulement présentait sa profession, mais en revendiquait le haut prestige.
Notez, par exemple, que dans la toile, le peintre se représente en vêtements typiquement napoléoniens, avec le classique spencer bleu (veste courte à la taille) avec des boutons dorés : la soi-disant "mode empire", qui dépeuple au début du XIXe siècle, se caractérisait par un abandon décidé de l’éthique extravagante typiquement du XVIIIe siècle, en optant pour des coiffures naturelles à la place des grandes perruques et pour un vêtement sobre et sans couleurs vives ou voyantes, mieux adaptés à la représentation de l’autorité bourgeoise.
En plus de l’autorité de son rôle, l’autoportrait du début du XIXe siècle a également le mérite de retrouver une attention particulière aux détails du visage, visant à enquêter sur l’introspection psychologique de l’effigie : Dans ce cas, l’artiste réussit à rendre avec quelques touches de couleur toute la profondeur du regard, fixé vers l’observateur extérieur, qui est magnétique, vibrant et extrêmement vif, dénotant une grande maîtrise et une grande qualité picturale.
Nombreux sont les autoportraits et les portraits officiels d’artistes et de lettrés de l’époque napoléonienne, précisément la grande valeur sociale attribuée à ce type de représentation et en tant que moyen privilégié pour l’ostentation de son propre statut symbol.