Il se compose d’un plateau polylobé à bords relevés en bois noirci cerclé d’une fine monture en bronze doré, sur lequel repose deux encriers octogonaux à dessus percés en émail peint de la Famille Rose, Époque Qianlong (1736-1795) à riche décor polychrome de boutons de fleurs stylisés, de rinceaux feuillagés et bronze doré du XIXème, l’un découvrant un réservoir en verre pour l’encre, l’autre étant utilisé pour les plumes et mines.
Cet encrier est caractéristique des productions de la Maison de l’Escalier de Cristal, il montre une réalisation hybride, utilisant des éléments anciens asiatiques, à usage de contenant pour les plumes et l’encre.
Estampillé sous le plateau « Escalier de Cristal Paris »
Circa 1880
L’Escalier de Cristal, maison créée vers 1800 par Mme veuve Desarnaud, célèbre sous la Restauration pour être la première à proposer des objets d’ornement associant le cristal taillé et le bronze doré. Elle fut récompensée d’une médaille d’or à l’Exposition des Produits de l’Industrie de 1819 pour une toilette en cristal. Située au Palais-Royal, Galerie de Valois, L’Escalier de Cristal fut reprise vers 1830 par Boin, puis Lahoche en 1840, qui développa véritablement l’entreprise et la rendit prospère. Il s’associa à son gendre pour fonder Lahoche et Pannier en 1852. Emile Pannier reprit ensuite seul l’affaire en 1872, puis ses fils, de 1885 à 1923, en constituant Pannier Frères, à l’angle des rues Scribe et Auber, à côté du nouvel Opéra. La maison remporta de multiples récompenses et médailles aux Expositions Universelles de Londres, New York et Paris, dont la médaille d’or à l’Exposition Universelle de 1900. L’Escalier de Cristal, soucieuse de la qualité des matériaux et du raffinement de l’exécution, se situait également dans la tradition des plus luxueuses productions de l’ébénisterie parisienne. De nombreux artistes, tels Emile Gallé, Louis Majorelle et Gabriel Viardot participèrent à la renommée mondiale de L’Escalier de Cristal, et y introduisirent leurs créations japonisantes à la mode (décor en émail cloisonné, motifs japonais,…) recréant ainsi un Orient imaginaire dans le Paris de Napoléon III.