Le comte Eugène-Nicolas Clément d’Astanières, né à Paris d’une famille de militaires anciennement originaire de Pézenas, dénote dans le cadre imposé par l’époque et les traditions familiales. Épris d’art, il sculpte, peint, chante et danse, au grand dam de sesparents qui l’enverront tout de même rejoindre ses aînés parmi les rangs de l’armée.
Engagé chez les hussards du maréchal Bazaine, Clément d’Astanières prend part à la “charge de Gravelotte”, mêlée sanglante en pleine guerre de 1870 au cours de laquelle il sera tour àtour gravement blessé, laissé pour mort, rescapé, puis finalement fait prisonnier durant sept
mois.
Libéré, il sera ensuite décoré pour son action dans la répression de la Commune, se mariera puis démissionnera de l’armée.
Si, en tant qu’artiste accompli, les diverses campagnes ne l’ont jamais empêché de pratiquer, ses pairs lui ayant longtemps servi de modèle, c’est une fois fois civil qu’il peut s’adonner pleinement à sa passion. Élève dans un premier temps de Georges Clère avec lequel il expose une première fois au Salon, il rejoint l’atelier de Falguière où son talent et une sincère amitié pour son maître se développent. Marbre, plâtre, argile et bronze, le fantasque
retraité des hussards touche à tout. Il produit beaucoup, expose partout et récolte vite de nombreuses médailles pour ses travaux, au Salon comme à l’Exposition Universelle de 1900. Après avoir voyagé et parcouru la France, Clément d’Astanières, dont les moeurs et les passions étonnent, s’enracinent à Capbreton, achète de nombreux hectares et y fait bâtir son domaine. Les modèles s’y succèderont. Pieux, il contribue également largement à l’ornement de l’église de Capbreton, réalisant pour celle-ci plaques commémoratives et
bas-reliefs.
Cette marchande de crabes poursuivie par son formidable tourteau était probablement l’une des domestiques qui travaillaient à La Savane, nom que d’Astanières donnait à son domaine.
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