Hippolyte Lalaisse (1810-1884), Bataille Médiévale

Le retour des héros

François Hippolyte Lalaisse arrive à Paris en 1830 à l’âge de vingt ans et entre dans l’atelier de Nicolas Toussaint Charlet (1792-1845). C’est une époque de revendications pour certains artistes qui veulent en finir avec les normes strictes imposées par les institutions artistiques. Tout comme son professeur, Lalaisse estime que l’art doit se détourner des canons antiques et s’intéresser à l’homme contemporain. 

C’est dans ce contexte de rupture artistique, mais aussi dans un contexte social dans laquelle la bourgeoisie rejette tout ce qui a attrait à la modernité que Lalaisse effectue en 1843 un long séjour en Bretagne. Ce voyage est financé par Pierre Henri Charpentier qui préparent un ouvrage intitulé La Galerie Armoricaine qui comporte des costumes de Lalaisse accompagnés de paysages de Félix Benoist (1818-1896). La France est alors dans une période de redécouverte des différentes régions de son territoire, de leurs coutumes et de leurs costumes traditionnels. Lalaisse se fait le témoin d’une culture régionale qui disparait et réalise de nombreux croquis dont les reproductions sont encore largement utilisées dans les cercles celtiques pour confectionner des costumes.

Si le costume breton rend Lalaisse célèbre, il travaille également à la réalisation de gravures ayant pour thème les soldats de l’empire. Il publie plusieurs ouvrages sur la thématique : Empire français : L'armée et la garde impériale ainsi que L’Armée Française et ses Cantinières. En parallèle de son travail sur les textiles et vêtements, Lalaisse parcourt le territoire français, réalisant de superbes aquarelles et gouaches de paysages. Il représente les multiples couleurs des régions françaises, représentant tour à tour les plages bretonnes, les monts pyrénéens, les falaises du Pays basque et les forêts du centre du pays. 

Ses œuvres sont aujourd’hui conservées au musée de l’Armée, au MUCEM et ont été exposées dans plusieurs grandes expositions dont Les Français peints par eux-mêmes - Panorama social du XIXe siècle au Musée d’Orsay en 1993.