(Besançon1795 - Luxeuil1840)
Légion d’Honneur, belle… mais inutile !
Aquarelle sur traits de crayon
H. 25 cm; L. 19 cm
Signée et datée en bas à gauche
Légendée en bas
1831
Œuvre en rapport : lithographie parue dans le numéro 103 (25 octobre 1832) de la revue La caricature, pour laquelle notre dessin est préparatoire.
Cette superbe caricature est une variation sur le thème de la fable de La Fontaine Le coq et la perle.
« Elle est belle dit-il
Mais le moindre grain de mil
Ferait bien mieux mon affaire »
Ici la perle est remplacée par la Légion d’Honneur, qui fait rêver bien des Français (représentés par le coq gaulois), mais ne nourrit pas son homme, et dont l’utilité est toute relative.
Au début de son règne, Louis-Philippe fit de la Légion d’Honneur le seul ordre français, et la distribua très largement, au point qu’en 1840 la Chambre des Députés finit par en voter la limitation.
Quant au choix du coq pour incarner les français, il correspond, après avoir été dénigré par Napoléon qui le jugeait trop faible et peu valorisant, à un retour en grâce de l’animal sous Louis-Philippe, qui l’installe par exemple sur le sommet de la hampe des drapeaux tricolores et sur les boutons des uniformes.
L’auteur du dessin, Francis Conscience, surnommé Francis, était un artiste doué, ami de son compatriote franc-comtois Jean Gigoux, fanatique de chevaux et admirateur de Géricault, mais malheureusement très porté sur la boisson, ce qui lui fit connaître une fin misérable. Il avait cependant pu exposer au Salon de nombreuses œuvres entre 1831 et sa mort, essentiellement à thématiques animalières et notamment équestres.