Chacune porte la signature de son créateur et repose sur un socle polygone avec une cartouche où est inscrit le sujet et la récompense au Salon.
Travail français
Circa 1890
Biographie Auguste Louis Mathurin MOREAU (1834-1917)
Auguste Louis MathurinMOREAU, dit Auguste MOREAU, appartient à la famille Moreau, une dynastie de sculpteurs du XIX e et du début du XX e siècle. Il est le fils de Jean-Baptiste-Louis-Joseph Moreau et le frère cadet des sculpteurs Hippolyte Moreau et Mathurin Moreau.
Alors que ses parents tenaient un café-guinguette, Le Salon de Mars à Saint-Saulve, le jeune Auguste ne se distingue pas des enfants du village et est un écolier sans éclat. Il rencontre Auguste Meurice, un peintre décorateur de Valenciennes qui fréquente l'établissement de ses parents et se lie d'amitié avec lui. Par cette fréquentation, il fait la connaissance de plusieurs élèves de l'Academie de peinture de Valenciennes et vers 16 ans s'inscrit à l'Académie. Il suit les cours de Julien Poitier. Il exécute des portraits de son entourage et des villageois qu'il arrive à vendre, d'abord à des prix abordables puis de mieux en mieux et obtient quelques commandes de sujets religieux pour les églises de la région. Il se perfectionne par la pratique et devient un peintre local recherché. À partir de 1872, il envoie des toiles au Salon des arts valenciennois et est élu membre de la Société d'agriculture, sciences et arts de Valenciennes. En 1873, il fait son premier envoi au Salon de Paris ; il y sera ensuite présent presque chaque année mais n'y remportera aucun prix. Jusqu'en 1880, il signe ses toiles « Auguste Moreau », il adjoint ensuite le nom de sa femme « Deschanvres » pour éviter la confusion avec les homonymes. En 1902, il obtient une importante commande pour une série de portrait des archevêques de Cambrai1.
Il est nommé chevalier pontifical dans l'ordre de Saint-Grégoire-le-Grand, sans doute en reconnaissance des nombreux portraits qu'il fit des dignitaires de l'église catholique du Nord. Peintre de genre et portraitiste, Auguste Moreau-Deschanvres ne quitta jamais sa région natale où il avait trouvé tous ses motifs d'inspiration.
Peu de temps après sa mort, du 23 mars au 6 avril 1913, 150 toiles et dessins sont exposés dans son atelier et mis en vente.
Biographie Mathurin MOREAU (1822-1912)
Mathurin Moreau, qui doit son prénom à son grand-père paternel, serrurier à Dijon, naît au 7, rue Monge (alors encore nommée rue Saint-Jean) du mariage du sculpteur Jean-Baptiste-Louis-Joseph Moreau et Anne Marianne Richer, originaire de Besançon où son père, Mathieu Richer, est de même sculpteur1. Ses frères Hippolyte et Auguste sont également sculpteurs.
Il est admis à l’École des beaux-arts de Paris en 1841 dans les ateliers de Jules Ramey et d’Auguste Dumont2. Il remporte le second prix de Rome en 1842 avec Diodème enlevant le Palladium. Il débute au Salon des artistes français en 1848 et s’y fait remarquer avec la statue L'Élégie.
Il obtient une médaille de seconde classe à l’Exposition universelle de 1855 à Paris, puis une médaille de première classe en 1878. En 1897, il est couronné par une médaille d'honneur au Salon2 dont il devient membre du jury durant l'Exposition universelle de 1900 à Paris. Il y expose alors un buste en marbre blanc représentant Ismaël, fils d'Abraham et Agar (après son buste en marbre de Carrare et bronze de 1875, intitulé : Ismaël, candeur).
Entre 1849 à 1879, Mathurin Moreau collabore avec la fonderie d’art du Val d'Osne et, actionnaire, en devient l’un des administrateurs, mais, observe Pierre Kjellberg, « le règne de Napoléon III est aussi celui des garnitures de cheminées, et ces ensembles jusqu'alors fort rares se multiplient et figurent souvent dans les catalogues d'éditeurs de bronze » : la Liseuse de Mathurin Moreau participe de cet engouement3. L'artiste fournit également des modèles à la Compagnie des bronzes de Bruxelles et expose à l’Union centrale des beaux-arts appliqués à l’industrie dans les années 1880.
En 1880, l'artiste reçoit une prime lors du concours pour l'érection d'un monument allégorique de La Défense de Paris au rond-point de Courbevoie (rond-point à l'origine du quartier de la Défense), mais c'est à Louis-Ernest Barrias qu'est attribuée la commande.
À partir de 1879 et jusqu’à sa mort, Mathurin Moreau est élu maire du 19e arrondissement de Paris — créé en 1860 après annexion des communes de Belleville et La Villette — où la rue Priestley prendra le nom d'avenue Mathurin-Moreau en vertu de l'arrêté du 16 juillet 1912. La revue satirique Les Hommes d'aujourd'hui lui consacre son n°183, le portrait-charge dessiné par Henri Demare en couverture le montrant portant l'écharpe tricolore et pointant du doigt une statue allégorique de la loi dont le socle écrase le clergé, « allusion à ses opinions socialistes libérales tournées vers le libre-pensée ». Il célèbre de nombreux mariages : le tableau peint par Henri Gervex en 1884 et accroché dans la salle des mariages de la mairie représente Mathurin Moreau célébrant le mariage civil de son fils.
Il est nommé chevalier de la Légion d'honneur en 1865 et promu officier du même ordre en 18852.
Il meurt le 14 février 1912 dans son domicile du 15, passage du Montenegro dans le 19e arrondissement de Paris. Ses obsèques ont lieu à l’église Saint-Jean-Baptiste de Belleville et il est inhumé au cimetière des Lilas.