Joueur de bilboquet, 1879
Huile sur toile
Signée, datée “79” et dédicacée “à Madame Henri” en haut à droite
Dimensions de l’oeuvre : 32 x 22 cm
Parfait état
Après une première formation à l’École des Beaux-Arts de Toulouse, Jules Arsène Garnier intègre l’École des Beaux-Arts de Paris en 1867 dans l’atelier de Jean-Léon Gérôme. Artiste académique, il expose pour la première fois au Salon en 1869 puis au Salon des artistes français et ce jusqu’à sa mort en 1889. La peinture de Jules-Arsène Garnier s’inscrit dans le courant dit Pompier en référence à l’aspect lisse et brillant des casques des pompiers qui rappelaient ceux des guerriers grecs et romains. Cet art léché, d’une facture extrêmement soignée, est le courant dominant du XIXe siècle porté par l’Académie des Beaux-Arts.
Les scènes de genre et les sujets anecdotiques empruntés à l’histoire et à la littérature valent à l’artiste un grand succès de son vivant. Il les réinvente dans un style académique au sein de grandes compositions éclectiques. Il met en scène de façon incongrue des nus féminins ostentatoires que côtoient des personnages en costumes inspirés de l’époque médiévale et de la Renaissance. Héritier du style Troubadour qui émerge sous la Restauration, Jules-Arsène Garnier puise aussi bien dans les récits de Victor Hugo (Le Roi s’amuse dont l’action se produit sous les règnes de Louis XII et François Ier) que dans les contes de François Rabelais. Il réalise notamment une célèbre série d’illustrations de Pantagruel et Gargantua à la légèreté toute licencieuse.
Le joueur de bilboquet que nous proposons s’inscrit dans cet engouement pour le passé médiéval et renaissant. Le jeu du bilboquet a été popularisé en France au XVIe siècle sous le règne d’Henri III qui s’y adonne avec ses compagnons de cour. On retrouve la figure du joueur de bilboquet dans d’autres œuvres de l’artiste, toujours dans un costume idéalisé qui se veut d’époque. Notre personnage, à l’habit jaune et vert et coiffé d’un bonnet de feutre rouge typique de la fin du XVe siècle, a été repris par Jules-Arsène Garnier dans son tableau Jour de fête réalisé la même année et exposé au Salon de 1879 sous le numéro 1315. Il représente la figure du troubadour, du poète, du musicien courtois.