Étude de sainte femme, vers 1875-79
Dessin préparatoire au décor de l’église Saint-Félix de Saint-Gervasy (Gard), chapelle de la Croix (bas-côté sud), achevé en 1879
Mine de plomb et rehauts de craie blanche sur papier bleu
Porte le cachet de la collection Marie-Madeleine Aubrun (1924-1998) en bas à droite (L.3508)
Porte le cachet de l’atelier au verso (L.4552)
31,5 x 21,5 cm
Provenance : vente du fonds d’atelier de l’artiste, Paris, Me Lebat, 4 mars 1983 ; ancienne collection Marie-Madeleine Aubrun (1924-1998), historienne de l’art, sa vente à Paris, Me Rieunier & Me Bailly, 8 et 9 février 1999
Né à Uzès en 1827, Melchior Doze grandit à Nîmes où il suit les cours de l’école de dessin dès l’âge de quinze ans. Il se perfectionne ensuite auprès de Joseph Felon (1818-1897) et d’Hippolyte Flandrin (1809-1864) qui travaille alors au décor de l’église Saint-Paul (Nîmes). Il suit ensuite les leçons de ce dernier qu’il retrouve dans son atelier parisien dès 1862. Il expose au Salon entre 1861 et 1879 et obtient plusieurs récompenses. Il enseigne par ailleurs à l’école de dessin de sa ville avant d’être nommé directeur en 1875 à la suite de son ancien maître : Numa Boucoiran (1805-1875).
L’artiste se consacre presque exclusivement à la peinture de sujets religieux et réalise les décors de plusieurs églises du département du Gard parmi lesquelles l’église Saint-Charles ou encore la cathédrale Notre-Dame-et-Saint-Castor à Nîmes. En 1858, l’abbé Louis-Simon Lambert, nouvellement nommé curé de Saint-Gervasy (Gard), lui confie la réalisation des décors peints de l’église. Ce dernier est à l’origine d’un vaste projet d’agrandissement et d’embellissement de l’église édifiée au XIIe siècle.
Melchior Doze traduit avec habileté l'ambitieux programme décoratif pensé avec le prêtre. Ses compositions murales mettent en scène l’ensemble des saints honorés par l’église. La simplicité de l’ordonnance semble héritée de la tradition byzantine. La symétrie qui renvoie au style hiératique du XIIIe est atténuée avec finesse par l’introduction de poses variées et de différences de types et de couleurs des drapés des personnages, le tout au service du sentiment religieux. L’artiste emprunte nécessairement aux Flandrin, notamment au grand décor de l’église Saint-Vincent-de-Paul à Paris.
L’étude de sainte femme sur papier bleu que nous présentons est préparatoire au décor de la chapelle de la Croix qui se trouve sur la bas-côté sud de ladite église, signé et daté “1879” (ill.1). Deux anges portent la Croix dans les cieux au-dessus de deux groupes composés de trois personnages. Notre figure, qui se trouve au premier plan du groupe de gauche, serait celle de Marie Salomé, entourée de Marie Jacobé et Joseph d’Arimathie. Des dessins en rapport, également préparatoires au décor de cette même chapelle, sont conservés au musée des beaux-arts de Nîmes ainsi qu’au Ashmolean museum d’Oxford.