"Il y a vingt ans, Beatriz Trepat est arrivée à l’atelier de Dante Alberro pour se former à la céramique. Elle sortait alors de l’École des Beaux-Arts de la ville de Rosario (Argentine) Elle a transposé la poésie du dessin à la sculpture et en suivant le principe du calque, elle a créé, à la manière de l’ADN ou du fossile, une trace du vivant.
Beatriz Trepat s’est donc d’abord lancée dans la reproduction fidèle de petits simulacres de créatures, en façonnant des espèces, des familles, des colonies et des récifs de quelques spécimens proliférants à la surface d’un objet prétendument usuel : ici, un vase baroque se trouvait assailli par l’invasion d’une faune de cadavres mythologiques ; là encore, c’est une urne funéraire qui fleurissait, comme un désert après la pluie.
La clé en était la rose : c’est, tout simplement, à partir d’une minuscule rose, trouvée et transformée par la magie de l’argile en proto-animal répliqué à l’infini, que cette artiste eut l’intuition de la morphologie hélicoïdale du vivant." B.Vignoli - Centre Céramique Contemporaine La Borne