(Brienne le Château 1844 – Périgueux 1931)
Portrait d’un couple
Pastel
H. 74 cm ; L. 92 cm
Signé en bas à gauche
Jules Aviat, naît sous le nom de Mauperrin, une modeste famille champenoise. A dix ans il perd son père et voit sa mère se remarier avec Monsieur Aviat, dont il accolera le nom à celui de sa naissance. Pour les arts, il optera pour son patronyme d’adoption dès ses débuts.
Le frère de son beau-père, Auguste Louis Aviat, 1819-1876, était peintre paysagiste, dessinateur et photographe, c'est peut-être ce qui orienta Jules vers la carrière de peintre sous le nom de son beau père.
Aviat étudia à Rome de 1867 à 1870, il y rencontra Ernest Hébert. A Paris, il passa par les ateliers de Carolus Duran et du portraitiste Léon Bonnat. Il collabora avec ce dernier à la fresque du Martyre de Saint Denis au Panthéon et avec Ernest Hébert à celle de l'abside.
Il exposa régulièrement au Salon des artistes français et présenta des œuvres aux expositions universelles de 1900 et 1910.
Jules Aviat réalisa une très grande quantité de tableaux, des paysages, des natures mortes et surtout des portraits. C'était un choix correspondant à son goût personnel et à sa formation mais aussi, cette activité étant lucrative, pour avoir les moyens de consacrer du temps aux œuvres plus ambitieuses qu'il proposa chaque année aux Salons de 1876 et 1924.
Peintre passionné, il voyagea beaucoup, notamment aux États-Unis où il travailla comme portraitiste pendant près de 3 ans. A la fin de sa vie, retiré à Périgueux, il continua à peindre de nombreux portraits ainsi que des paysages.
Le portrait de couple que nous présentons est une formidable pièce réalisée au pastel avec toute la réalité des carnations que ce matériau permet. La jeune femme présentée en avant dans sa douce tenue de soie bleutée, opte pour un regard vague, ciblant au dessous des yeux du spectateur. Son mari, qui se tient en retrait, comme un garde de la personne de son épouse, regarde quant à lui sur le côté. Ce fait est rare. Habituellement, les modèles regardent ensemble vers une même cible, et de manière générale la personne qui se trouve en face du tableau.
Disposé sur toile, ce papier n’a pas été recoupé là où l’artiste l’avait délimité, mais il a été mis sur châssis par la maison Imberti à Bordeaux, dont le tampon semble correspondre à la période de création de l’œuvre. Cet aspect de non finito a dû séduire le couple représenté qui a souhaité conserver l’œuvre comme telle.