Chasseurs de Lions, vers 1921
Eau-forte, pointe sèche, aquatinte et roulette
Signée à la pointe dans la planche
Épreuve sur papier vélin, marges non ébarbées
Ed. Sagot
35 x 49,5 cm
Bibliographie : Cata. exp. Charles Dufresne - Rétrospective, Musée d'Art Moderne Troyes,1988, numéro 104.
(cadre en chêne teinté et verre musée)
Né en 1876, Charles Dufresne appartient à la génération des Fauves. Il reçoit une formation académique à l’Ecole des Beaux-Arts de Paris dans l’atelier du médailleur Ponscarme. Ses premières œuvres sont celles d’un artiste sage dont la production est inspirée de la réalité. En 1903, il devient sociétaire du Salon de la Société nationale et expose au Salon des Artistes Indépendants. Dunoyer de Segonzac, Despiau, Waroquier puis Ceria deviennent ses intimes.
Son séjour en Algérie entre 1910 et 1912 est une révélation qui marque considérablement son évolution. Au contact de la nature orientale, il s’éveille aux contrées lointaines et aux paysages exotiques.
Pendant la guerre, il exécute dans un esprit cubiste des dessins et des aquarelles qui ont souvent un caractère imaginaire. À son retour réapparaissent des souvenirs de son séjour algérien et il peint des scènes de chasses orientales, des jungles et des paysages exotiques. Ces toiles - parmi lesquelles la Nature-morte au plâtre - aux tonalités sombres de vert et de brun, sont d’une grande densité. Tout en s’appuyant sur une construction rigoureuse, à l’instar des cubistes, le peintre ne traite pas la profondeur de l’espace. Il brosse au couteau à palette de grands volumes simples traités dans une matière dense.
Vers 1930, Dufresne se libère des entraves académiques et s’épanche dans un lyrisme éclatant. Il se renouvelle entièrement pour aborder des compositions aux multiples figurants et devient plus fauve, rompant les couleurs, exaltant les tons par une lumière irréelle, dans un espace élargi et construit, où sa recherche du mouvement rejoint son admiration pour les peintres baroques. Il devient le peintre baroque français par excellence avec son sens de l’éloquence, du lyrisme et de l’instinct du décor qui font de lui le Delacroix des temps modernes.
Ses œuvres sont conservées dans de nombreux musées en France et à l’étranger dont le Centre Pompidou, le Musée d’Art Moderne de Paris, le Musée Calvet d’Avignon, le Musée des Beaux-Arts de Dijon, le Musée Fabre de Montpellier, la Tate Gallery, la National Gallery of Art de Washington et le Art institut de Chicago.