Paire de flambeaux en argent aux armes de Brocas de la Nauze, par Legast, Paris, 1773-1774

-  Paire de flambeaux
-  Argent fondu et ciselé, éléments décoratifs rapportés et rivetés
-  Par Christophe-François Legast, reçu maître-orfèvre à Paris en 1769
-  Paris, 1773-1774
-  Poids : 699g & 698g
-  Dimensions : diamètre (pied) : 14 cm, hauteur : 26.2 cm 
-  Etat quasi parfait de conservation, la ciselure extrêmement fraiche  
-  Provenance : collection particulière 

-  Paire de bougeoirs en argent, de forme balustre. Chaque flambeau repose sur une base contournée de trois doucines alternées de pans, mouvement structurant l’ensemble du flambeau. L’ombilic est décoré de réserves ciselées d’amatis alternés de chutes de lauriers. Le fût à balustre est enrichi d’un décor en applique de chutes de lauriers soutenus par des coquilles déchiquetées retenant les festons de lauriers garnissant le renflement du fût et de feuilles d’acanthe à sa base. Le binet en forme de vase décorés d’agrafes et de fleurons sur fond amati. Les bobèches reprennent la découpe du pied. Dans une des réserves de l’ombilic, sont gravées les armes de la famille Brocas de La Nauze (Ecartelé, aux 1 et 4, d'azur, à la bande d'argent, chargée de 3 étoiles de gueules ; aux 2 et 3, d'argent, au chevron de gueules, entrelacé dans un croissant de sinople).

-  Tant par la structure que la disposition des ornements, cette paire de flambeaux complète de ses bobèches est largement inspirée de celles produites par François-Thomas Germain et par l’élève de son père Louis-Joseph Lehendrick. Le succès de ce modèle fut tel qu’il fut produit aussi bien par des orfèvres provinciaux, comme Pierre-Bernard Durand à Marseille que des orfèvres parisiens. Pour autant, notre orfèvre sut adapter ce modèle au goût du jour par une ornementation néoclassique de larges festons de lauriers en lieu et place de guirlandes de fleurs donnant à ces flambeaux un caractère néoclassique que nous retrouvons dans les projets de Louis-Joseph Le Lorrain et Juste-François Boucher. L’orfèvre Legast n’abandonne pas pour autant les ornements de la coquille déchiquetée et du motif d’agrafe encore d'un style Rocaille. Ces flambeaux produits pour l’étranger sont d’un style « transition » affirmé !          
-  Poinçons (sous l'ombilic) : Charge : une fleur de bassinet flanquée d’ornements et de six fleurons pour l’or et les menus ouvrages de Paris, du 1^er octobre 1768 au 18 novembre 1774 [1, n°466] ; Jurande : K couronné pour Paris du 17 juillet 1773 au 16 juillet 1774 [1, n°484] ; Maître-orfèvre : CFL, une quintefeuille pour Charles-François Legast, reçu maître-orfèvre le 6 mai 1769 à Paris ; décharge (en bordure de la base) : une petite vache pour les ouvrages d’or et menus ouvrages d’argent passant à l’étranger, Paris du 1^er octobre 1768 au 18 novembre 1774 [1, n°474].  

-  Réf. : [1] Bimbenet-Privat & de Fontaine : "La datation de l'orfèvrerie parisienne sous l'ancien régime", Paris musées, 1995 ; [2] Mabille, Gérard : « Orfèvrerie Française des XVIe XVIIe XVIIIe siècles », Musée des Arts Décoratifs, 1984 ; [3] Nocq : " Le poinçon de Paris, Répertoire des maîtres orfèvres de la juridiction de Paris...", Paris, 5 Tomes, rééd. 1968 ; [4] Perrin, Christiane : «   François Thomas Germain, orfèvre des rois », Editions d’Art Monelle Hayot, 1993