Pierre - Philippe Thomire - Exceptionnel Paire De Candélabres Du Début De L’empire à Victoires

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Magnifique paire de candélabres d’époque Empire en bronze doré et patiné, attribués à Pierre-Philippe Thomire (1751-1843), avec des figures féminines ailées ou des Victoires. Ils se tiennent chacun sur une sphère et tiennent dans leurs bras levés une couronne de fleurs qui, à son tour, porte trois branches de corne d’abondance finement ciselées et remplies de fruits. Les candélabres sont tous soutenus par un piédestal guilloché finement ciselé sur une base carrée à gradins. Une paire identique se trouve dans la collection du Mobilier National à Paris (voir dernière photo).


L’une des premières choses que l’on remarque est la sculpture de la Victoire, avec une patine sombre d’excellente qualité, qui est d’une taille relativement impressionnante. Elle montre la qualité exquise de la ciselure de cette paire dans des détails comme les cheveux et les vêtements. Les figures des femmes ailées et les bouquets de lumières sont identiques à ceux présents sur une paire de candélabres réalisés vers 1810 pour la Cour de Bavière et signés “THOMIRE À PARIS”. Leur composition claire et leurs proportions bien coordonnées témoignent de la qualité de la conception. Les couronnes de fruits et de fleurs travaillées de manière naturaliste sous les branches sont une particularité de Thomire, qu’il a transférée de la tradition des ateliers du XVIIIe siècle. Un autre grand bronzier parisien, Louis-Isidore Choiselat (1784-1853), bronzier du Garde-Meuble, livre en septembre 1816 une paire de candélabres identiques aux nôtres pour le château de Rambouillet, où ils resteront jusqu’en 1831, avant d’être transférés aux Tuileries en 1833.


La conception de ces candélabres s’inspire des projets de Charles Percier et de François-Léonard Fontaine. Leur ouvrage intitulé “Recueil de décorations intérieures” a créé un style qui a dominé les arts décoratifs européens pendant la première moitié du XIXe siècle.


Cette magnifique paire de candélabres Empire français est en très bon état de conservation, avec leur mat d’origine et leur dorure au mercure brillante.


Paris, vers 1810-1815.

Dimensions : 60 cm de haut. Taille de la base : 11 x 11 cm.


Pierre-Philippe Thomire (1751-1843)
Pierre-Philippe Thomire était un sculpteur français, qui devint le plus important producteur d’objets ornementaux en bronze patiné et doré et de montures de meubles à l’époque du Premier Empire français. Bien que formé comme sculpteur, Thomire a décidé de suivre son père dans le métier de fondeur de bronze. Il avait reçu sa formation dans l’atelier de Pierre Gouthière, l’éminent ciseleur-doreur parisien de style Louis XVI, avant de créer son propre atelier en 1776.


En 1804, Thomire acquiert le fonds de commerce du marchand-mercier Martin-Eloi Lignereux. L’entreprise employait une main-d’œuvre importante dans un atelier situé rue Boucherat et un showroom rue Taitbout. À partir de là, Thomire a vendu une large gamme d’objets décoratifs inspirés de l’Antiquité, notamment des candélabres, des centres de table extravagants, des horloges et des urnes et vases monumentaux de style grec et romain.


Pierre-Philippe Thomire est le plus grand artisan de son époque à travailler le bronze doré. Il a été parrainé par Louis XVI, Napoléon et Louis XVIII ainsi que par la monarchie et l’aristocratie étrangères. La renommée et la notoriété de Thomire sont encore accrues après la Révolution lorsqu’en 1806, il devient le premier bronzier à recevoir une médaille d’or à l’Exposition des Produits de l’Industrie. En 1809, il remporte une autre médaille d’or et est également nommé ciseleur de l’Empereur. En plus de Napoléon lui-même, Thomire a bénéficié du patronage de la famille de l’Empereur et de nombreuses cours royales étrangères. En raison du grand nombre de pièces fournies par Thomire aux palais, son entreprise devient fournisseur de leurs majestés deux ans plus tard. Son travail représente certains des plus beaux exemples du design Empire.


À l’apogée de son activité, on estime que Thomire employait six ou sept cents ouvriers. Thomire se retire de sa firme en 1823.


Littérature
- Collection Mobilier National Paris Inv.Nr. GML-5881-001.
- Collection du Palais “Het Loo”, Apeldoorn, Pays-Bas.
- Dupuy-Baylet (Marie-France), ” L’Heure, le Feu, la Lumière. Les bronzes du Mobilier national 1800-1870″, Dijon, 2010, p. 256.
- H. Ottomeyer et P. Pröschel, “Vergoldete Bronzen”, Munich, 1986, p. 331, fig. 5.2.9.
- Koller Auktionen, Zürich, 16. Septembre 2010, où une paire du même modèle a été mise aux enchères.


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