Plantes et galets, Grèce, vers 1970
aquarelle signée en bas à droite
39 x 58 cm
Exposition : Despierre à la Monnaie, Monnaie de Paris, Mars-Mai 1973
Œuvre en rapport : Proche d'une aquarelle reproduite page 17 du catalogue de l'exposition Despierre à Galerie de Paris en novembre 1970.
Cette œuvre sera incluse au catalogue raisonné de l'artiste en préparation.
(www.jacquesdespierre.com)
"Le soleil de Grèce a effacé les lignes de construction que m’avaient imposées certains paysages de France, il les a effacées par la chaleur, par la lumière, par ce miroitement des facettes, par ces prismes et aussi par ce souci que j’ai eu de retrouver une espèce de synthèse de la lumière par le noir et le blanc."
Despierre
Fils du peintre Edmond Ceria, Jacques Despierre est très tôt initié à la peinture. Il commence à étudier à l'Académie Colarossi, puis à l'Académie scandinave où il suit l'enseignement de Charles Dufresne qui professe la nécessité d'une architecture structurée dans l'organisation du tableau. Despierre entre aux Beaux-Arts dans l'atelier de Lucien Simon en 1929. Au Louvre, il admire Chardin, Corot et surtout Delacroix. À la demande paternelle, Despierre s'initie parallèlement à la gravure et illustre son premier ouvrage en 1930.
Ses amitiés avec Gruber, Tailleux, Tal Coat, Lasne, Brayer, Humblot et surtout Rohner sont synonymes d'émulation. Dans les galeries, Despierre découvre Picasso, Bonnard et Matisse puis il rencontre Jacques Villon, Charles Despiau et Marcel Gromaire qu'il admire. Grâce à l'architecte Jean-Charles Moreux, il découvre que « la surface est à la fois un phénomène concret et abstrait », sujet qu'il approfondit à la lecture de Mattila Ghycka.
Sa première exposition a lieu chez Jeanne Castel en 1938, année où il gagne le Prix Paul Guillaume. Pendant et après la guerre, il réalise des travaux d'art décoratifs : Meubles peints et tapisseries pour Jacques Adnet, fresques pour la Faculté de Pharmacie de Paris, puis pour les paquebots La Marseillaise et Ile de France notamment. De nombreux établissements publics suivront tout au long de sa carrière.
Despierre expose régulièrement à la Galerie Charpentier, à la Galerie de l'Elysée, puis chez René Drouet et chez Marcel Guiot à deux reprises. La critique est élogieuse, particulièrement Waldemar Georges, George Besson, Pierre Cabanne et Jean Bouret qui vantent son œuvre. En 1969, Despierre est élu membre de l'Académie des Beaux-arts et l'année suivante, la Galerie de Paris lui consacre un accrochage autour des vues de Loire, jardins de Grèce et baigneurs. Sept ans plus tard, la galerie Wildenstein expose un ensemble de vues de Grèce et de toiles de chevaux. Hommages lui sont rendus dès 1973 à la Monnaie de Paris et l'année suivante à Saint-Etienne. Présent dans de nombreux Salons comme Tuileries, Automne, Comparaisons, Peintres Témoins de leur Temps, Ecole de Paris, Despierre est membre fondateur du Salon de Mai, à qui il donne son nom.
À la manière des artistes de la Renaissance, Despierre aime aborder toutes les techniques : il réalise des peintures murales et des mosaïques, illustre des ouvrages, dessine des cartons de tapis et tapisseries pour le Mobilier National et des décors de vases pour Sèvres, réalise les vitraux de Notre-Dame de Liesse et 80 médailles pour la Monnaie de Paris. Apprécié par la jeunesse et de nature pédagogue, Despierre succède à Gromaire au poste de chef d'atelier d'art mural à l'Ecole des arts décoratifs, et y introduit l'enseignement de la fresque et de la mosaïque.
Ses œuvres sont notamment conservées au Centre Pompidou, au Musée d'art moderne de Paris, au Musée des Beaux-arts d'Orléans, au Musée de Grenoble, au Mobilier National et au Victoria & Albert Museum.