Composition, 1965
huile sur panneau
signée en bas à gauche
17 x 49 cm
Né à Dijon en 1909, Jean Bertholle admire Puvis de Chavannes et commence à peindre en 1924. Il entre aux Beaux-Arts de Saint-Etienne en 1928. L’exposition sur Manet à l’Orangerie en 1932 le laisse stupéfait. Il fréquente les Beaux-Arts de Lyon et produit quelques toiles « imitatives et académiques » qu’il détruira par la suite. En 1933, il poursuit son enseignement aux Beaux-Arts de Paris dans l’atelier de Paul Albert Laurens et rencontre Roger Bissière puis Jean Le Moal et Alfred Manessier. Il participe à fonder le groupe Témoignage réunissant peintres, sculpteurs, écrivains et musiciens. Pendant cette période, Bertholle est fasciné par le Symbolisme, l'ironie de Bruegel et l'étrangeté de Bosch.
En 1941, sa peinture change d'orientation. Attentif au travail des Primitifs, Bertholle en revient à un « figuratif très minutieux ». Il participe à l'exposition Vingt jeunes peintres de tradition française, première manifestation de la peinture d'avant-garde sous l’Occupation. Devenu, par contrainte financière, directeur artistique de la faïencerie de Gien en 1943, il souffre de ne plus se consacrer suffisamment à la peinture. Il participe cependant en 1944 à une exposition collective à la Galerie de France avec Bissière, Le Moal, Manessier, Singier et Étienne-Martin, ainsi qu’au premier Salon de mai dont il est membre fondateur. Dans les années 1950, Bertholle expose à la Galerie Jeanne Bucher puis obtient un contrat chez Roque en 1957 lui permettant d’abandonner ses fonctions à la faïencerie de Gien et de se consacrer entièrement à la peinture. Il s'oriente lentement vers une peinture non figurative, voulant « gommer les références et m'éloigner de l'objet pour aller vers l'essentiel.»
Bertholle est sélectionné en 1949 et en 1960 pour la Biennale de Venise, ainsi que pour la Biennale de São Paulo et participe en 1959 à l'exposition de l'Institut Carnegie de Pittsburgh. Les premières expositions rétrospectives de son œuvre sont présentées en 1964 à Metz, au Luxembourg et à Caen. De 1965 à 1980, Bertholle enseigne comme professeur-chef d'atelier d'art mural aux Beaux-Arts de Paris. De nouvelles rétrospectives ont lieu en 1972 à Dijon puis à Besançon et Saint-Germain-en-Laye.
À la fin des années 1960, alors que Bertholle est reconnu aux côtés de ses pairs comme l'un des artistes majeurs de la nouvelle École de Paris, il est l'un des premiers à renoncer à la vision non figurative. « Les formes non-figuratives ne me contentaient plus. Un jour, le processus s'est déclenché : le figuré a de nouveau percé sous la matière » dira-t-il.
Après une nouvelle rétrospective aux Beaux-Arts de Paris, il est élu membre de l'Institut de France en 1983. Il y donnera un discours de réception remarqué, dans lequel il exprimera son incompréhension de l'art conceptuel, qui souvent se réduit à de simples installations, devant lesquelles « un public de snobs fait mine de s'émerveiller ». Passionné d'enseignement, il fonde la même année sa propre académie de peinture. Après sa mort en 1996, une première rétrospective est présentée à La Ciotat en 1997, puis une seconde à Dijon en 2011.
Ses œuvres sont conservées au Musée des Beaux-Arts et au Musée d’Art Sacré de Dijon, au Centre Pompidou et au Musée Greuze de Tournus.