Vibrations électroniques, 1962
Signé et daté “62” en bas à droite
Dimensions de l’oeuvre : 36,5 x 26 cm
Provenance : Paris, Galerie Mony Calatchi
Né dans la Somme en 1923, Bernard Quentin s’installe à Paris à l’âge de dix-sept ans où il suit une première formation à l’École des Arts Décoratifs avant d’intégrer l’École des Beaux-Arts. Actif dans la résistance entre 1942 et 1944, il reprend les cours d’arts plastiques au lendemain de la guerre et s’ancre dans le quartier de Saint-Germain-des-Prés où il partage un temps une chambre de bonne avec la comédienne Juliette Gréco. Tous deux font partie de la bande à Boris Vian et fréquentent les milieux existentialiste et surréaliste de l’après-guerre. Bernard Quentin expose pour la première fois en 1945 à la Maison de l’Université à Paris puis à plusieurs reprises à la Galerie Aimé Maeght avec le groupe “Les Mains Éblouies” réunissant, entre autres, Joan Miro et Alberto Giacometti.
Bernard Quentin s’inscrit dans le mouvement lettriste, mouvement d’avant-garde initié en 1945 par Isidore Isou, poète et peintre proche d’André Breton et de Tristan Tzara. D’abord fasciné par la manière dont Paul Klee remanie les caractères graphiques issus d’écritures anciennes en médium stylistique, Bernard Quentin s’intéresse également à la lettre et au signe. L’artiste questionne très tôt les spécificités plastiques de l’écriture en puisant dans les calligraphies primitives telles que les hiéroglyphes égyptiens et les inscriptions rupestres des Alpes. Il élabore un art dit scriptural où les mots s’avèrent le sujet-même du tableau.
Le dessin au crayon que nous proposons date de cette période, entre 1961 et 1963, au cours de laquelle Bernard Quentin réalise ses écritures, signes et graffitis. Dans le même temps, l’artiste, présent au Centre de recherche Olivetti à Milan où il retrouve Yves Klein et Arman, déplace son champ de travail de la peinture vers l’informatique en effectuant ses premières recherches sur ordinateur. Salvador Dali le qualifie de “pionnier de l’art cybernétique et de l’écriture électronique”.
Bernard Quentin est également connu pour son oeuvre de designer puisqu’il présente en 1963 les premiers sièges gonflables qui seront ensuite produits en série par le groupe milanais Adamoli à partir de 1966.