Sidi Bou Said
Héliogravure par Pierre Brochet portant son timbre sec
Image : 29 x 23 cm ; Feuille : 65,5 x 50,5 cm
Bibliographie : Pierre Brochet, musée Nicéphore Niépce, 1981
Pierre Brochet, né le 10 décembre 1922 à Auxerre, a passé son enfance dans la propriété familiale, entouré de cinq frères et sœurs. Il est issu d’une famille aisée dont le père est artiste peintre et auteur dramatique. Son frère François est également un sculpteur célèbre d’Auxerre. Après le baccalauréat, ses pas le mènent vers la pépinière familiale, à Vitry près de Paris, où va se dessiner son avenir de jardinier-paysagiste. Activité qu’il mènera de pair avec la pratique de la photographie, sa grande passion dès 1937.
Dans le paysage de la photographie des années quatre-vingts, se dessinent chez les pratiquants de cet art quelques velléités de s’affranchir de l’industrie, la qualité des papiers n’étant plus ce qu’elle était. Chacun s’évertue à pallier ces inconvénients par la recherche d’autres voies, que la vieille littérature ou les manuels de cours pouvaient offrir aux praticiens désemparés : charbon, platine, encres grasses, gomme bichromatée, virages, sténopé.
Le nom de Pierre Brochet apparait souvent dans les discussions des spécialistes qui souhaitent l’approcher pour l’interroger sur ces procédés abandonnés dont il semble détenir toutes les clés. En 1981, une exposition rétrospective est organisée au musée Nicéphore Niépce de Chalon-sur-Saône. L’année suivante, Brochet dirige un stage de tirage au charbon. La résurrection des procédés anciens vient de démarrer.
En 1983, il crée son atelier de gravure héliographique et réalise un portfolio de dix planches gravées d’après les tirages originaux de Charles Nègre.
L’association pour la photographie ancienne (APA) nait naturellement de cette conjoncture favorable. Brochet, en tant que spécialiste français des anciens procédés photographiques (gomme bichromatée, tirage au charbon ou au platine), en est le fondateur. Tenant ses troupes en main, il donne à travers ses nombreux stages le goût et les moyens de faire revivre ces techniques méconnues.
La préférence de Pierre Brochet va vers la gravure héliographique où il fait autorité. Outre ses images personnelles, il sait mettre son talent au service des plus grands photographes (Salgado, Weiss, Dieuzaide, Nègre, Atget), valorisant leurs œuvres par ces tirages portés par les plus beaux papiers d’art, gage d’une image presque palpable, au relief saisissant, éternelle par la qualité des pigments qu’elle contient.
« En gravure originale ou en gravure photographique à l’aquatinte sur cuivre, l’essuyage manuel et l’écrasement par les rouleaux de la presse provoquent une modification des planches, et, par voie de conséquence, des épreuves. Certains numéros seront préférés à d’autres par les amateurs. »
Brochet réalise pour l’APA un portfolio édité en soixante-dix exemplaires : Appel aux sources, plaidoyer polémique au secours des procédés photographiques méconnus, et comportant trente tirages en héliogravure exécutés dans son atelier, signés par les auteurs. En 2004, il publie avec Béatrice Seguin : Mariette en Egypte ou la métamorphose des ruines.
Pierre Brochet dans les collections publiques