Vue de Montmartre et du Sacre Cœur.
Huile sur carton en excellent état, signé en bas à droite.
Porte un étiquette au dos GALERIE GRANGES - GENÈVE - année 1972
27 x 22 à vue
49,5 x 42 avec cadre
Lucien GENIN (1894-1953) il est un peintre de Montmartre et Saint-Germain-des-Prés, il suit l'enseignement de l'École des Beaux-Arts de Rouen sous la direction des frères Alphonse et Albert Guilloux. En 1919, à peine arrivé à Paris, il s’inscrit à l’Ecole des Arts Décoratifs et prend pension à Montmartre chez la mère Boyer, à l’hôtel du Poirier, tout près du Bateau-Lavoir. C’est là qu’il rencontra Max Jacob, subit l’influence de Dumont, et côtoya sans doute la faune du Montmartre des années 20 mais c’est avec Elisée Maclet, son voisin de palier, qu’il se lia. Plus que Peintre de Paris, Genin est le Peintre des Parisiens, il les peint dans les ruelles de Montmartre, dînant le soir place du Tertre, chantant au Lapin Agile, en auto sur les boulevards, badauds et chanteurs des rues; il les suit sur les bords de Marne aux premiers rayons du soleil et dans le Midi de la France, l'été. Il est tour à tour à Nogent-sur-Marne, à Marseille et Cassis, à Cannes et à Villefranche-sur-Mer. Il est à Douarnenez en 1929 en compagnie de Pierre Colle, Giovanni Leonardi et Max Jacob. Il peint le port de Rosmeur le jour de la fête des filets bleus et expose son tableau au Salon d'automne de 1930. En 1936, Lucien quitte Montmartre pour Saint-Germain-des-Prés. En 1940, il se réfugie quelques mois à Marseille. En 1941, la Ville de Paris lui achète une gouache et en 1944 René Fauchois présente son exposition à la galerie Bernard.
Genin vit et vend ses gouaches dans le quartier, chez Cailac ou chez Barreiro, chez Anacréon ; Léo Larguier et Maurice Rheims en possèdent.
En 1947, il part une dernière fois pour Cassis et expose à son retour à la galerie Bernard. Il ne quittera plus le quartier des Beaux-Arts. Il peint là-haut dans sa chambre des paysages rêvés sur son chevalet posé sous la fenêtre, là où Robert Doisneau le visite quelques semaines avant sa mort.
Lucien Genin sera immortalisé tel qu'il était en 1953 dans Le Vin des rues de Robert Giraud et Robert Doisneau, paru en 1955, sans un mot sur l'artiste qu'il fut. Lucien Genin meurt le 26 août 1953. Il était entré la veille à l'hôpital Cochin. Amputé d'une jambe gangrenée, il ne survécut pas à l'opération. Grâce à Ginette, son corps ne fut pas inhumé dans la fosse commune. Il est inhumé au cimetière parisien de Thiais.
Une exposition rétrospective est organisée galerie de Seine du 21 mai au 4 juin 1954