Escalier de maitrise, chef-d'oeuvre de compagnon récompensé, Charles Herpin 1889

-Escalier de maitrise ou maquette d'escalier à dédoublement en noyer, chef d'oeuvre du compagnon menuisier Charles Herpin


- D'une symétrie parfaite, ce grand escalier (89 cm de hauteur) à dédoublement décrivant un tour complet est organisé comme suit :  une volée droite de six marches desservant un premier palier, puis deux volées tournantes vers l'intérieur se déploient de part et d'autres pour converger à un second palier qui invite à fouler une dernière volée droite de quatre marches pour atteindre le second étage. L'escalier repose sur une base rectangulaire chanfreinée. 


- Il est supporté par deux minces colonnes à fût carré qui encadrent sur toute la hauteur d'échappée chacun des deux étages superposés l'un au dessus de l'autre. Ces colonnes sont coiffées d'une boule d'ornement faisant écho à celles qui encadrent la première marche débordante. Marquant le début et la fin du parcours, elles soulignent la technicité requise pour parvenir à une telle œuvre. Chaque élément est étudié avec un remarquable souci du détail, comme par exemple les rainures réalisées sur chacun des trois paliers à l''imitation d'un parquet.

Le mouvement courbe des volées interpelle, il s'impose avec une facilité déconcertante, le limon intérieur paraît aussi souple qu'un ruban nous faisant oublier la rigidité du bois. Aussi à travers cet ouvrage,  la gageure des œuvres de maitrise « associer la tête et les mains pour domestiquer la matière et vaincre les difficultés techniques sans qu’il paraisse » prend tout son sens. 


-. Ces oeuvres en réduction ont la particularité d’être des ouvrages réalisés par les aspirants compagnons à l’issue de leur tour de France. Aussi, se devaient-ils de mettre en valeur leur maitrise du métier, leur créativité pour être reconnus par leurs pairs. Techniquement parfait et esthétique,chaque chef-d’œuvre est une quête assidue de perfection. C'est un amas de difficultés vaincues grâce à un important travail d'études préalables et à une intelligence au bout des doigts. Outil privilégié du contact avec le réel, la main nourrit alors la pensée qui à son tour, la guide pour transformer la matière et donner corps aux idées conçus par l'esprit. 

- L'exceptionnelle qualité d’exécution de cet ouvrage a valu à son auteur, Charles Herpin, d'être récompensé par une médaille lors de l'Exposition universelle de Paris en 1889.

Cette médaille est jointe à l’œuvre. Charles Herpin aurait conçu cet ouvrage comme un hommage au Grand Escalier de l’Opéra Garnier construit en 1861 qui fut largement admiré pour la grandeur de ses dimensions et l'élégance de ses lignes et courbes. Le compagnon Herpin, à travers cet ouvrage, en livre sa propre interprétation.



- Hauteur : 89 cm (87 cm sans le socle)

Dimensions du socle :  97,5 cm x 64 cm