Saucière En Argent Par Jean-baptiste Chéret, Paris, 1770-1771

-  Saucière
-  Argent martelé, fondu et ciselé
-  Par Jean-Baptiste François Chéret, maître-orfèvre à Paris de 1759 à 1791
-  Paris, 1770-1771
-  Hauteur (aux anses) : 11 cm ; longueur : 22.6 cm ; largeur : 12 cm ; Poids : 417g
-  Très bon état, belle et fraiche ciselure
-  Provenance : collection particulière, Vente Sotheby’s 15 décembre 2004, exposition « L'Art français au XVIIIe siècle », Copenhague, 1935 - n° 293. Une saucière identique de l'année 1765 présentée lors de la vente Fraysse (Drouot) du 30 mars 2011, n°41.   

-  Saucière en forme de gondole en doucine à deux becs verseurs repose sur un piédouche à contours moulurés d’enroulements. La bordure de la coupe est soulignée par deux larges moulures qui se rejoignent en son centre en deux anses en enroulement doublées de feuilles d’acanthe ciselées accentuant le mouvement serpentin de la coupe.       

-  Poinçons (sous le corps et le pied) : Maître-orfèvre : JBC, une clef et deux points de remèdes sous une couronne pour Jean-Baptiste-François Chéret, 1759-1791 ([4], vol I p.259-260) ; Charge : fleur de bassinet flanquée d’ornements de six fleurons, charge pour or et menus ouvrages d’argent, Paris du 1^er octobre 1768 au 18 novembre 1774 ([1] n°466) ; Jurande : G couronnée, Paris du 16 juillet 1770 au 10 juillet 1771 ([1], n°482) ; décharge (sur la moulure du piédouche) : une tête d’homme casquée de profil regardant vers la gauche, décharge pour l’or et les menus ouvrages d’argent Paris du 1^er octobre 1768 au 18 novembre 1774 ([1] n°468).   
-  Né en 1728, fils d’un maître-orfèvre parisien, il est reçu orfèvre le 13 juillet 1759, et devient un des grands orfèvres tant par la qualité de ses œuvres que par la taille de son atelier ; en 1774, il est le 10^ieme atelier par son chiffre d’affaires. A partir de 1775, il accumule les charge, celle de garde puis conseiller contrôleur du roi à l’Hôtel de ville en lieu et place de Jacques-Nicolas Roettiers qui arrête son activité. En 1787 et 1788, il grand-garde. En 1789 et 1790, il est contrôleur des rentes. Membre de l’Académie des Beaux-Arts de Marseille, sa production variée allie autant les pièces d’une relative simplicité toujours à la finition parfaite que des pièces d’une grande qualité de réalisation d’un esprit rocaille assagi qui doivent beaucoup à sa qualité dessinateur, nous retrouvons son talent à travers des œuvres conservées telle la salière double du musée des Arts décoratifs de Paris (Inv. 26866B, [3] p.48), un moutardier à côtes torses au Metropolitan Museum of New York ([2] n°96 p.90) ou encore une paire de candélabres ([2] n°98 p.91) et flambeaux dans la même collection ([2] n°97 p.90). Deux ensembles majeurs le classent parmi les plus grands orfèvres : une aiguière et son bassin datés de 1777 (Vente Christie’s du 30 juin 2022) et la paire de saucières réunies par le Getty Museum de Malibu (Inv.71.DG.76)  

- Réf. : [1] Bimbenet-Privat, Michèle & Fontaine, Gabriel de : « La datation de l’orfèvrerie parisienne sous l’ancien régime », Paris Musées, 1995 ; [2] Dennis, Faith : "Three centuries of French Domestic Silver…", 2. Vol, New York, 1960 ; [3] Mabille, Gérard : "Orfèvrerie française des XVI^e, XVII^e, XVIII^e siècles. Catalogue raisonné des collections du musée des arts décoratif et du musée Nissim de Camondo", Paris, 1984 ; [4] Nocq, Henri : « Le poinçon de Paris. Répertoire des maîtres orfèvres de la juridiction de Paris depuis le Moyen-Age jusqu’à la fin du XVIII^e siècle », 5 vol., Paris, rééd. 1968 ; [5] Fontaine, Sophie : « Jean-Baptiste Chéret », Mémoire de DEA, T. I-II, Septembre 2004