Bleus - projet de motif, vers 1928
Gouache sur papier cartonné
Signé et numéroté “120/2” sur le montage
Dimensions : 30 x 24 cm
Architecte et décorateur ensemblier, Éric Bagge naît en région parisienne en 1890 d’une mère française et d’un père suédois. Formé à l’École des Beaux-Arts, il expose ses premiers meubles aux formes architecturées au Salon d’automne de 1919. Il participe au Salon des artistes décorateurs de 1920 à 1929 ainsi qu’à l’Exposition internationale des arts décoratifs et industriels de 1925. Certaines de ses créations sont éditées par La Maîtrise, Ateliers des arts appliqués des Galeries Lafayette, dirigée par Maurice Dufrêne. En 1934, il se voit confier le projet de reconstruction de l'église Saint-Jacques-le-Majeur à Montrouge pour laquelle il choisit le béton armé.
Particulièrement connu pour ses tentures murales, Éric Bagge conçoit également mobilier, papiers peints, tissus d’ameublement, tapis, tapisseries, bijoux et objets d’art. Ses collections de tissus, emblématiques du goût qui se dessine dans les années 1920-1930, s’harmonisent précisément avec les exigences esthétiques du décor moderne : les représentations florales et autres motifs stylisés sont désormais proscrits au profit d’une géométrie sobre et linéaire. Cette nouvelle grammaire ornementale, qui exclut tout motif figuratif, se compose de combinaisons de formes abstraites que sont le triangle, le cercle ou encore le losange. L’arrangement de ces lignes dans des gammes colorées recherchées produit un maximum d’intensité visuelle.
En 1928, l’artiste signe un contrat d’exclusivité avec la manufacture de tissus d’ameublement, tapis et tapisseries Lucien Bouix (distributeur des tissus Rodier). Il imagine pour celle-ci des collections uniques au décor résolument moderne et ce dans une palette aux harmonies subtiles. À partir de ses dessins, la maison Bouix, toujours en quête d’innovations, réalise de vrais tours de force techniques en soie et velours.
Les gouaches que nous proposons sont des projets de tissus aux motifs abstraits d’une grande modernité. Ceux-ci ont été largement reproduits dans les revues d’arts décoratifs des années 1928-1932.