L'oeuvre en excellent état est réalisée à l'huile sur toile, elle est présentée dans un élégant cadre noir et or qui mesure 76 cm par 89 cm, 59 cm par 72 cm pour la toile seule.
Elle représente une Nature Morte au fer à repasser, son support, un bougeoir et une lampe sur une table.
Au dos, une étiquette de la Galerie Taménaga à Paris ainsi qu'une écriture sur le châssis mentionnant :"Aberbach Hambourg CMBN".
L'oeuvre est signée et datée 1947 en haut à droite.
Un certificat de la Galerie Maurice Garnier accompagne l'oeuvre.
Décorations
Le 20 juin 2007, Vladimir Veličković, qui lui a succédé à l'Académie des beaux-arts, prononce son éloge sous la Coupole : « Ce qui a tout de suite attiré mon attention, c'était le trait du dessin, cette manière d'user du crayon ou de la plume comme d'un bistouri. Il y avait là, avec une extrême économie de moyens, une efficacité graphique, mais aussi plastique et picturale tout à fait singulière, et cette efficacité m'apparaissait si grande, si évidente, qu'elle justifiait une expression généralement employée à la légère quand on parle de "l'exécution" d'une œuvre. Oui, Bernard Buffet exécutait littéralement ses œuvres ».
Le grand domaine provençal, comprenant un mas du XVIIIe siècle, des cascades et des rivières naturelles, est devenu un hôtel de luxe appartenant au groupe Sibuet. Après quelques difficultés juridiques, le groupe a revendu La Baume et le nouveau couple propriétaire entend ouvrir un hébergement de luxe.
· Ce peintre de la verticalité est un solitaire avec qui il est difficile d'établir les ponts de l'échange. » - Georges Hourdin, 1958
· « Ne vous y fiez pas. Une nature morte de Buffet n'est morte que d'un œil et prête à mordre. Les ustensiles des Arts ménagers deviennent, entre ses mains de mine bourreau pâle vêtu de rouge, des instruments de torture aptes à faire parler, coûte que coûte. » - Jean Cocteau, 1959
· « Le peintre tragique de la condition humaine… » - Maurice Druon de l'Académie française, 1964
· « Buffet représente un misérabilisme très différent de celui de Francis Gruber. Il vise au constat, à l'état brut, que l'artiste établit toutefois ç l'aide d'un graphisme d'une qualité indéniable, et dont le style est inlassablement repris. Il apparaît au début comme un témoin de cet absurde mis en avant par les théories de Jean-Paul Sartre, quand il situe ses personnages dans un espace nu, mais clos, sans implication particulière, et restitué par une articulation de grands plans très simples. Les moyens sont également simplifiés à l'extrême : un dessin qui donne des motifs une synthèse élémentaire, anguleuse, et qui limite par ses contours épais une couleur sourde, sinon pauvre, à base de gris et de terres. Mais en des grands thèmes traités, l'indifférence de Buffet à l'égard du "sujet" l'a finalement éloigné de tout misérabilisme d'intention. » - René Huyghe de l'Académie française et Jean Rudel, 1970
· « Il a des œuvres différentes, d'autres difficiles, sans pour autant se livrer à la moindre recherche et il a réalisé des chefs-d'œuvre. J'ai déclaré il y a quelque temps et je le répète : "Nous aurons vécu au siècle de Bernard Buffet"… Buffet est un peintre-né. Seul un peintre, un vrai peintre, peut se jouer avec une virtuosité qui tient du prodige de ces accords parfaits de gris et de blancs que soulignent des traits noirs, des hachures ou des traits. Derain, entre autres, le considérait comme un grand peintre… En 1950, lors d'une exposition annuelle de Bernard Buffet, je l'aperçus tournant lentement autour de la salle et allant d'une toile à l'autre sans que son visage exprime la moindre réaction. Flatté de cette visite inattendue et curieux de connaître ce que pensait le grand homme d'un jeune dont on parlait déjà beaucoup, je m'approchai de lui : "Oserais-je vous demander ce que vous pensez de Bernard Buffet ?" Alors Derain tourna vers moi son visage au masque romain et me déclara : "Ce garçon fait à vingt ans ce que je voudrais faire à mon âge."" » - Emmanuel David, 1978
· « La douleur concentrée dans ces visages me griffait le cœur, j'étais bouleversée. Pourquoi ce solitaire, ce pudique, s'est-il décidé à hurler son angoisse ? Révolte ou besoin d'être aimé ? » - Annabel Buffet, 1982
· « Malgré tout le panache avec lequel ils (les toreros) se pavanent sous l'implacable soleil de l'arène et le faisceau lumineux des projecteurs du chapiteau, on peut lire entre les lignes de leurs rides et dans les cernes de leurs yeux un trac qui confine à la tristesse. On y devine quelque pénible tractation avec le mauvais sort. » - Yann Le Pichon, 1986
· « Les critiques, même les plus inconditionnels de Bernard Buffet, s'accordent à privilégier sa période "misérabiliste", qu'ils situent entre 1947 et 1950, ses moyens plastiques, malgré les changements de thèmes, ne s'étant ensuite pas renouvelés. À l'inverse, les critiques les moins favorables à ce type de peinture ne seraient pas justifiés de nier la force de certains de ces thèmes, chaque fois qu'il y a accord entre les préoccupations profondes du peintre et le propos traité. La série des Nus d'hommes exprimait, avec une sordide horreur, la solitude et l'angoisse, la série des Nus de femmes était plus désespérante encore : dans les bornes d'un confort de chambre d'hôtel à tapisserie rayée s'offraient sur des lits de fer grinçants des odalisques au rabais, dont le regard demeurait aveugle à leur propre bestialité parée. » - Jacques Busse, 1999
· « Les écorchés pourraient être dus à ses angoisses et à sa perpétuelle curiosité du cerveau humain. » - Annabel Buffet, 2004
· « Ce trait anguleux, inquisiteur, affronte l'explosion organique lorsque Bernard Buffet passe d'une peinture économe et intériorisée à une matérialité prise d'assaut, grattée dans les épaisseurs qui accrochent la lumière, assaillie de graffitis, de maculatures, de hachures qui disent l'urgence nouvelle du geste, comme sa rage. » - Lydia Harambourg, 2013
· Art Institute of Chicago :